Molly Gatt

Programme de journalisme du Collège Algonquin

Arthur Porter construit des ordinateurs une décennie avant que ce ne soit une activité en vogue. L’Electronic Numerical Integrator and Computer (ENIAC), premier ordinateur numérique, est construit en 1945. Or, neuf années auparavant, Porter fabriquait déjà un analyseur différentiel au moyen de pièces Meccano peu coûteuses.

Né à Ulverston (Angleterre) en 1910, Porter peut poursuivre ses études grâce à des bourses et des subventions. Il obtient un baccalauréat et une maîtrise de l’Université de Manchester. En 1934, avec l’aide de Douglas Hartree, son mentor, il construit l’un des premiers ordinateurs analogiques. Il s’installe ensuite en Amérique, où il obtient un doctorat de l’Institut de technologie du Massachusetts. Il participe à la construction de l’analyseur différentiel Rockefeller, ordinateur le plus puissant de l’époque.

En 1949, Porter est recruté par la société Ferranti Canada. Il y travaille à l’élaboration du système DATAR, qui fournit une vue d’ensemble de la zone entourant les convois de navires. Dans les années 1950, il participe au Project Lamp Light. Étant un expert en traitement de données, il joue un rôle essentiel à la réalisation de cette initiative nord‑américaine ultrasecrète de défense aérienne. 

Bien que Porter n’occupe jamais de poste d’enseignant, il fera beaucoup pour favoriser l’éducation des Canadiens. Il fonde les programmes biomédicaux de l’Université de la Saskatchewan et de l’Université de Toronto. En 1969, il rédige Cybernetics Simplified, ouvrage de vulgarisation sur le fonctionnement des ordinateurs, étant donné que leur utilisation n’est pas encore généralisée.   

Porter décède en 2010, à l’âge de 100 ans. Il est intronisé au Panthéon canadien des sciences et du génie en 2013.