La saqueboute électronique et les autres inventions étonnantes de Hugh Le Caine
Cet article a initialement été rédigé et soumis pour faire partie du recueil de récits d’innovation du projet Canada 150 visant à réunir des témoignages sur l’innovation canadienne en collaboration avec des partenaires de partout au pays. Il a maintenant été intégré au Réseau Ingenium, un portail numérique qui met en vedette du contenu en lien avec les sciences, la technologie et l’innovation.
Ilana Reimer
Programme de journalisme du Collège Algonquin
Hugh Le Caine est considéré comme l’un des héros de la musique électronique, ce qui est inhabituel pour un scientifique. Dès son jeune âge, il étudie la musique et essaie de fabriquer des instruments. Il imagine de jolis sons qui pourraient être produits avec de nouveaux instruments électroniques.
Le Caine étudie la physique à l’Université Queen’s, ce qui lui permet d’appliquer les sciences à la musique d’une manière remarquable. Après avoir obtenu son diplôme en 1939, il commence à travailler au Conseil national de recherches du Canada (CNRC), où il passera 34 ans. Toutefois, même s’il s’emploie à concevoir les premiers radars et se taille une réputation de scientifique émérite, il continue de faire des expériences de production de sons et de musique électronique dans ses temps libres.
En 1945, Le Caine met sur pied son propre studio, où il conçoit des instruments comme l’harmonium électronique et la saqueboute électronique, appareil monophonique innovant qui est le prototype du synthétiseur d’aujourd’hui. Le Caine construit 22 nouveaux instruments en tout. De plus, il participe à la mise sur pied d’un studio de musique innovateur à l’Université de Toronto et d’un autre à l’Université McGill, qui sont presque exclusivement équipés de ses inventions.
Le Caine souhaite principalement créer de nouveaux sons. Il possède un sens inné des nuances du jeu expressif et veut offrir des instruments qui ne restreignent pas les interprètes, mais plutôt leur permettent d’optimiser leur créativité. Ses instruments intuitifs et sensibles au toucher sont tellement innovateurs qu’un grand nombre d’entre eux ne connaissent d’applications commerciales que vers la fin des années 1980.
Le Caine quitte le CNRC en 1974. Il décède trois ans plus tard. Il est intronisé au Panthéon canadien des sciences et du génie en 1996.
Transcription
Hugh Le Caine (1914-1977): Dripsody, per nastro magnetico (1955).