La pêche aux moules
Cet article a initialement été rédigé et soumis pour faire partie du recueil de récits d’innovation du projet Canada 150 visant à réunir des témoignages sur l’innovation canadienne en collaboration avec des partenaires de partout au pays. Il a maintenant été intégré au Réseau Ingenium, un portail numérique qui met en vedette du contenu en lien avec les sciences, la technologie et l’innovation.
En 1987, les scientifiques du Conseil national de recherches Canada (CNRC) se relayèrent vingt-quatre heures sur vingt-quatre afin de comprendre pourquoi trois Canadiens avaient péri et des centaines étaient tombés malades après avoir mangé des moules. Le coupable : une toxine rare synthétisée par des algues dont ils retracèrent l’origine à un lieu précis de l’Île-du-Prince-Édouard. Depuis, le CNRC aide les inspecteurs des aliments canadiens à garantir l’innocuité des fruits de mer. À présent, le CNRC met au point des outils sophistiqués pour dépister les algues toxiques avant même qu’elles n’empoisonnent les mollusques.
En 2002, les analystes de génie du CNRC ont étayé le premier cas d’« intoxication paralysante par les mollusques » d’Amérique du Nord. L’incident résultait de la consommation d’un poisson boule pêché au large des côtes de la Floride. Plus récemment, le CNRC s’est allié à un programme international de recherche visant à surveiller et à prévoir de telles intoxications dans le golfe du Maine et la baie de Fundy.
Les chercheurs du CNRC sont aussi en quête de méthodes qui empêcheront les toxines des mollusques de se glisser dans la chaîne alimentaire. Ce faisant, ils ont découvert chez les myes un gène dont on pourrait servir pour mesurer la concentration des toxines. Cette découverte du CNRC aidera les scientifiques à sélectionner des mollusques qui poseront moins de risques pour la consommation, au grand plaisir des gastronomes et de l’industrie des mollusques et crustacés.