Euro
Cet article a initialement été rédigé et soumis pour faire partie du recueil de récits d’innovation du projet Canada 150 visant à réunir des témoignages sur l’innovation canadienne en collaboration avec des partenaires de partout au pays. Il a maintenant été intégré au Réseau Ingenium, un portail numérique qui met en vedette du contenu en lien avec les sciences, la technologie et l’innovation.
La monnaie régionale
Parfois, la voie la plus rapide vers l’innovation est le rejet des hypothèses qui ont fait leur temps. Robert Mundell, de Kingston, en Ontario, était du genre à écarter les façons de penser périmées pour arriver à quelque chose de neuf : si les États au sein d’un même pays pouvaient avoir une monnaie commune, pensait-il, qu’est-ce qui empêchait des pays au sein d’une même région de faire de même? Certains croient que sa proposition a été inspirée par le fait qu’il soit originaire du Canada – un pays non seulement composé de régions très disparates, mais aussi une nation dont le bien-être économique a pendant des générations été lié aux fortunes de nations plus puissantes. La prémisse libératrice de l’économiste l’a conduit à élaborer, en 1961, le premier concept de monnaie régionale. Son idée est devenue encore plus d’actualité au moment où le monde d’après-guerre connut une croissance rapide du commerce international et des mouvements de capitaux. Robert Mundell estimait qu’une monnaie commune, particulièrement dans ce nouveau type de monde, permettrait aux pays au sein des régions de renforcer leur efficacité économique. Sa notion soigneusement articulée a ouvert la voie à l’adop- tion de l’euro par les 14 membres fondateurs de la zone euro le 1er janvier 1999, année où le prix Nobel d’économie fut décerné à Mundell. Quelque 40 ans après que Mundell eut énoncé l’idée pour la première fois, la monnaie régionale était devenue réalité.