Commerce de détail des cosmétiques
Cet article a initialement été rédigé et soumis pour faire partie du recueil de récits d’innovation du projet Canada 150 visant à réunir des témoignages sur l’innovation canadienne en collaboration avec des partenaires de partout au pays. Il a maintenant été intégré au Réseau Ingenium, un portail numérique qui met en vedette du contenu en lien avec les sciences, la technologie et l’innovation.
Une nouvelle façon d’être femme
Née en 1878, Florence Nightingale Graham acquit le sens des affaires dans une carriole aux côtés de son père, sur le chemin entre Woodbridge, en Ontario, et le marché St Lawrence, à Toronto, où ils se rendaient pour vendre des légumes. La vie était dure alors, le commerce au marché ne rapportait que peu. Dans son enfance, après la mort de sa jeune mère, Florence connut la faim et le froid. Elle formula dès lors le vœu qu’il en serait tout autrement quand elle serait adulte. Ainsi, au tournant du siècle, elle se rendit à New York et fut l’une des préposées aux soins dans un des premiers salons de beauté. Le maquillage était depuis longtemps vu comme une habitude réservée aux pauvres, particulièrement aux prostituées. Mais les comportements commençaient à changer, et Florence était déterminée à participer activement à cette révolution. Elle prévoyait qu’un jour toutes les femmes élégantes et sophistiquées porteraient du maquillage. Elle changea d’abord son nom pour un pseudonyme plus raffiné : Elizabeth Arden. Elle ouvrit ensuite son célèbre salon, le Red Door, à Manhattan. Enfin, elle réussit à convaincre une génération de femmes que l’application – aux yeux, aux lèvres et à la peau – de pigments à la formule élaborée scientifiquement constituait un excellent moyen d’accroître leur popularité sociale. Elizabeth Arden fut à l’origine de la création de l’industrie cosmétique mondiale et, du même coup, devint l’une des femmes les plus riches du monde. La route avait été longue depuis Woodbridge, en Ontario.