Se débarrasser du plastique : Comment mener une vie « zéro déchet »
Pailles, sac à provisions, gobelets à café, emballages de plastique.
En cette époque de conscientisation aux effets de nos produits de consommation et emballages sur la planète où nous vivons, les produits de plastique – ces coupables – ne manquent pas. Partout dans le monde, les consommateurs cherchent des façons concrètes d’améliorer, même modestement, les chances que notre avenir soit plus vert, des façons de conserver, de réutiliser, voire de se passer de certaines choses. De plus en plus, les consommateurs vont magasiner avec leurs sacs et s’acheter un café avec leur gobelet, et ils trouvent des solutions de rechange aux multiples produits jetables.
Certains d’entre nous, comme Laurence Pechadre, vont encore plus loin en adoptant un mode de vie « zéro déchet ». L’Idée peut sembler ambitieuse, mais pour elle, cette étape était logique. Le zéro déchet est un mouvement d’envergure mondiale, et elle tendait déjà au minimalisme depuis près de 10 ans. Après avoir quitté la France pour s’établir au Canada en 2010, elle a dû faire preuve de créativité pour réduire ses dépenses; très peu de choses aboutissaient à la poubelle chez elle. Pour joindre les deux bouts, elle et sa famille se sont adaptées, en fréquentant les friperies, par exemple, en convertissant ce qui pouvait l’être pour le réutiliser et en limitant les achats au nécessaire.
Le Réseau Ingenium a joint Laurence Pechadre pour découvrir en quoi consiste un mode de vie zéro déchet et comment tendre vers cet objectif.
Réseau Ingenium (RI) : Qu’est-ce qui vous a poussée à vous informer sur le zéro déchet? Aviez-vous des gens ou des organismes pour vous conseiller?
Laurence Pechadre (LP) : J’ai eu un choc il y a trois ans, alors que je faisais des recherches pour Fou d’océan, un guide d’activités bilingue : j’ai découvert l’inquiétante menace que représentent la pollution et les changements climatiques pour nos océans. Depuis 2016, je n’ai pas cessé de me renseigner sur les projets menés en Europe et au Canada. J’ai rencontré les auteurs de Vivre sans plastique (Jay Sinha et Chantal Plamondon, qui résident à Wakefield) et la botaniste Diana Beresford-Kroeger, auteure de The Call of the Forest. L’été dernier, j’ai aussi suivi le tout premier cours d’été portant sur l’innovation sociale dans la transformation du système alimentaire à l’Université Saint-Paul, à Ottawa.
RI : Depuis quand votre mode de vie est-il zéro déchet? La transition a-t-elle été lente, ou difficile?
LP : Depuis une année complète! C’est un processus évolutif, mais je me suis libérée du plastique à 80 %, et je ne produis plus de déchets alimentaires. J’économise du temps puisque j’achète de fournisseurs locaux, que je connais très bien, et que la gamme de produits est plus limitée. Je passe aussi moins de temps à trier les déchets, puisqu’il y en a très peu. Et il s’avère que j’économise aussi de l’argent. J’ai eu 60 ans cette année, et le temps était venu de faire mes premiers pas comme auteure. J’écris actuellement un livre, BIG 60: Poetry in Sustainability, et j’ai lancé une colonne intitulée « Waste Free, Worry Free Christmas » dans le Glengarry News. Je suis ce que l’on appelle une « femme d’action », et je voulais donner l’exemple.
RI : Quel changement simple et immédiat pourraient faire les gens pour obtenir le plus grand résultat?
LP : Ce qui est le plus facile tout en ayant la plus grande portée, c’est d’acheter des produits qui poussent ou sont fabriqués localement. Choisissez les produits non emballés de plastique à usage unique, comme les pommes en vrac, plutôt qu’en sacs, que l’on trouve à l’épicerie. Il existe des sacs en tissus pour fruits et légumes que l’on apporte à l’épicerie, comme solution de rechange aux sacs de plastique.
RI : Quel changement simple et immédiat pourraient faire les gens pour obtenir le plus grand résultat?
LP : Ce qui est le plus facile tout en ayant la plus grande portée, c’est d’acheter des produits qui poussent ou sont fabriqués localement. Choisissez les produits non emballés de plastique à usage unique, comme les pommes en vrac, plutôt qu’en sacs, que l’on trouve à l’épicerie. Il existe des sacs en tissus pour fruits et légumes que l’on apporte à l’épicerie, comme solution de rechange aux sacs de plastique.
RI : Au-delà des produits alimentaires, quels autres produits de consommation courante non emballés peut-on trouver? Avez-vous des produits favoris à recommander?
LP : Presque tout! Je fais toujours un effort pour acheter des produits locaux ou fabriqués au Canada. Nu Grocery, à Ottawa, et Local Fill, à Cornwall, comptent parmi les commerces que j’aime bien fréquenter. Les marchés fermiers sont aussi extraordinaires. Les produits alimentaires mis à part, ma fille, comme beaucoup de jeunes femmes, s’est tournée vers la coupe menstruelle ou les serviettes hygiéniques lavables.
RI : Que faites-vous pour grignoter au cours de vos déplacements? Emportez-vous certaines choses juste au cas?
LP : Tout à fait! Je transporte mes ustensiles, mon gobelet et une serviette de table en tissus avec mon téléphone et mon portable, et j’ai toujours une pomme avec moi. Comme la plupart des gens se déplacent avec un étui à portable ou un sac à dos, il n’y a rien de bien compliqué à y glisser ces objets.
RI : Comment restez-vous sereine ou gardez-vous courage lorsque vous pensez à la quantité de déchets produits et à l’énorme problème que nous devons régler?
LP : Généralement parlant, j’ai plus de hauts que de bas! Mes promenades quotidiennes m’aident à me libérer l’esprit. Mes rencontres avec d’autres gens et commerces qui font œuvre de pionniers m’inspirent aussi. Il se passe tant de choses positives à Ottawa et dans le monde : c’est très motivant.
Vous souhaitez en savoir plus sur le zéro déchet? Venez écouter Laurence Pechadre le 23 janvier 2020 lors de la soirée À saveur de science : Le guide du débutant pour une vie zéro déchet.