Un héritage durable pour la mémoire à court terme
Cet article a initialement été rédigé et soumis pour faire partie du recueil de récits d’innovation du projet Canada 150 visant à réunir des témoignages sur l’innovation canadienne en collaboration avec des partenaires de partout au pays. Il a maintenant été intégré au Réseau Ingenium, un portail numérique qui met en vedette du contenu en lien avec les sciences, la technologie et l’innovation.
Molly Gatt
Programme de journalisme du Collège Algonquin
Dans le film, Les 50 premiers rendez‑vous, Adam Sandler doit tous les jours reconquérir Drew Barrymore parce que, à la suite d’un accident, celle‑ci souffre d’amnésie et a oublié ce qui est arrivé la veille.
Brenda Milner, neuroscientifique britannique ayant immigré au Canada, vit une expérience semblable, étant donné qu’elle étudie pendant 30 ans un patient qui ne la reconnaît pas d’un jour à l’autre. Cette personne s’appelle Henry Molaison. Afin de réduire les crises d’épilepsie dont il souffre, un chirurgien lui a enlevé l’hippocampe, ce qui empêche le transfert de l’information de sa mémoire à court terme à sa mémoire à long terme. Grâce à ses travaux, Milner découvrira entre autres que l’hippocampe est essentiel à la création de souvenirs.
Alors que l’amnésie sert d’élément d’intrigue dans des comédies telles que Les 50 premiers rendez‑vous, l’étude de ce phénomène que Milner réalise en examinant Molaison changera chez les neuroscientifiques la conception de la façon dont le cerveau crée des souvenirs. Milner découvre aussi que le cerveau possède différentes zones de stockage pour différents souvenirs. La mémorisation des langues et la mémorisation des mouvements du corps ont lieu à différents endroits du cerveau. La recherche de longue durée que Milner mène auprès de Molaison entraîne la création d’un domaine appelé « neuroscience cognitive », combinaison de neurologie et de psychologie.
En raison de sa rigueur, Milner est considérée parmi les meilleurs neuroscientifiques du 20e siècle. Elle attribue son succès à sa curiosité et à son sens de l’observation. En 2004, elle est faite compagnon de l’Ordre du Canada, plus grande distinction de cet organisme.
Milner est intronisée au Panthéon canadien des sciences et du génie en 2012.