Pierre Jeanniot et la boîte noire
Cet article a initialement été rédigé et soumis pour faire partie du recueil de récits d’innovation du projet Canada 150 visant à réunir des témoignages sur l’innovation canadienne en collaboration avec des partenaires de partout au pays. Il a maintenant été intégré au Réseau Ingenium, un portail numérique qui met en vedette du contenu en lien avec les sciences, la technologie et l’innovation.
Le 29 novembre 1963, près de Sainte‑Thérèse de Blainville, à environ 32 km au nord de Montréal, un avion des lignes aériennes Trans‑Canada s’est écrasé quatre minutes après le décollage, coûtant la vie à 118 passagers. Après une enquête approfondie et en dépit des efforts des techniciens, la cause de l’écrasement n’a pas pu être déterminée.
Au début de l’année 1964, Pierre Jeanniot, chef de la Division d’entretien des lignes aériennes Trans‑Canada (et futur président-directeur général de la compagnie), est chargé d’améliorer les protocoles d’entretien des aéronefs et d’installer un appareil, mis au point par un ingénieur britannique, qui enregistrerait environ 90 paramètres de vol et rehausserait la qualité de l’entretien des aéronefs. Cependant, Jeanniot conclut que cette technologie serait très dispendieuse et qu’elle n’améliorerait pas considérablement l’entretien des aéronefs. Il lui vient à l’esprit, par contre, que si l’appareil était adapté et protégé de sorte à résister au choc de l’écrasement, il pourrait fournir des données cruciales à la détermination des causes de l’accident. C’est ainsi que la « boîte noire » fait son apparition!
Dans le monde de l’aviation, la boîte noire est connue sous le nom d’enregistreur de données de vol. Ironiquement, la boîte n’est pas noire, mais orange, afin d’être plus visible. Toutes les lignes aériennes finirent par installer la boîte noire sur tous leurs appareils. L’importance et l’utilité de la boîte noire ont été prouvées à maintes reprises et ont permis aux concepteurs d’aéronefs, aux ingénieurs et aux techniciens d’apporter les corrections nécessaires pour prévenir des accidents.