Cartographier le cerveau, ce territoire inconnu
Cet article a initialement été rédigé et soumis pour faire partie du recueil de récits d’innovation du projet Canada 150 visant à réunir des témoignages sur l’innovation canadienne en collaboration avec des partenaires de partout au pays. Il a maintenant été intégré au Réseau Ingenium, un portail numérique qui met en vedette du contenu en lien avec les sciences, la technologie et l’innovation.
Ilana Reimer
Programme de journalisme du Collège Algonquin
Wilder Penfield est déterminé à améliorer la neurochirurgie. Il considère que la profession de neurochirurgien est terrible, admettant, en 1921, qu’il la détesterait s’il ne pensait pas qu’elle allait s’améliorer. Penfield ne peut s’empêcher d’être fasciné par le cerveau humain, et ses travaux changeront complètement notre connaissance de cet organe.
Originaire des États‑Unis, Penfield est recruté comme professeur de neurologie et de neurochirurgie à l’Université McGill en 1928. Six ans plus tard il inaugure l’Institut neurologique de Montréal, où des chirurgiens et des scientifiques collaborent à la recherche sur les maladies cérébrales, ainsi qu’au diagnostic et au traitement de celles‑ci. Il obtient la citoyenneté canadienne la même année.
Penfield perfectionne une technique chirurgicale audacieuse apprise d’Otfried Foerster, son mentor allemand. Connue sous le nom de « procédure de Montréal », cette technique comporte des étapes délicates et nécessite une grande confiance de la part du patient. Bénéficiant seulement d’une anesthésie locale, le patient demeure éveillé et décrit ses réactions pendant que le chirurgien stimule différentes zones de son cerveau.
À l’aide des commentaires du patient, Penfield cherche les tissus cicatriciels causant l’épilepsie. Cette procédure lui permet aussi de découvrir les fonctions de zones du cerveau encore jamais cartographiées. Il constate que la stimulation des lobes temporaux fait surgir des souvenirs précis. Il localise même le siège des rêves.
Penfield est reconnu nationalement et mondialement pour ses travaux innovateurs. Toutefois, son objectif demeure toujours l’amélioration de la qualité de vie de ses patients. « Wilder Penfield était un excellent chirurgien et un grand scientifique, mais il était surtout un être humain formidable », déclare George Pickering, titulaire de la chaire de médecine Regius à l’Université d’Oxford.
Penfield décède en 1976. Il est intronisé au Panthéon canadien des sciences et du génie en 1992.