Des Hurricanes et Spitfires sur trois continents - Bill McRae, Capitaine d'aviation (à la retraite)
Formé comme pilote et membre de la 132e Escadrille de l'Aviation royale du Canada, Bill McRae a volé à bord de Supermarine Spitfire pendant la Deuxième Guerre mondiale, avec comme mission d'intercepter les avions allemands. Bill McRae parle de ses expériences de vol à Takoradi, au Ghana, à bord de Hawker Hurricanes équipés d'équipement photographique, et de son transfert inattendu en Sierra Leone.
Nouvelle série de films documentaires réalisée par le Musée de l'aviation et de l'espace du Canada en collaboration avec Outsiders Films Inc., « Les voix du Musée de l'aviation et de l'espace du Canada » met en vedette des hommes qui ont marqué l'histoire de l'aviation canadienne.
Formé comme pilote et membre de la 132e Escadrille de l'Aviation royale du Canada, Bill McRae a volé à bord de Supermarine Spitfire pendant la Deuxième Guerre mondiale, avec comme mission d'intercepter les avions allemands. Bill McRae parle de ses expériences de vol à Takoradi, au Ghana, à bord de Hawker Hurricanes équipés d'équipement photographique, et de son transfert inattendu en Sierra Leone.
Nouvelle série de films documentaires réalisée par le Musée de l'aviation et de l'espace du Canada en collaboration avec Outsiders Films Inc., « Les voix du Musée de l'aviation et de l'espace du Canada » met en vedette des hommes qui ont marqué l'histoire de l'aviation canadienne.
Transcription
Les voix du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada
Entrevue de Bill McRae
00:00:00 (LOGO ANIMÉ) OUTSIDERS FILMS
00:00:10 (TITRE) MUSÉE DE L’AVIATION ET DE L’ESPACE DU CANADA
00:00:13 (TITRE) Des Hurricane et Spitfire sur trois continents
00:00:22 (HORS CHAMP) Quand la guerre a éclaté, je me suis dit que je devais participer et, bien sûr, c’est l’aviation qui m’intéressait. J’ai obtenu mon brevet le premier avril. Et oui, le jour du poisson d’avril : un jour tout à fait approprié (rires).
00:00:44 (TITRE) Bill McRae
Capitaine d’aviation (à la retraite)
00:00:46 Après que j’ai obtenu ma qualification de base sur Spitfire, on m’a affecté à une escadrille de la R.A.F. en Écosse, la 132e qu’on était en train de former. J’y suis donc allé, j’y suis resté onze mois et je n’ai fait aucun vol hors d’Écosse (rire) pendant que j’y étais stationné. On n’a pas eu beaucoup d’activité du genre qu’on allait avoir plus tard dans le sud.
00:01:14 Mais on était chargé d’intercepter tout ce qui s’approchait des Îles Britanniques et qui n’émettait pas de signal d’identification ami/ennemi, ce qu’on appelle l’IFF. J’ai dû faire, oh, peut-être quatre-vingt-dix sorties de ce genre, environ; ce sont les seules fois où j’ai volé de nuit sur Spitfire. On faisait ces interceptions de jour comme de nuit pour ces signaux en grande partie bidon. On n’a jamais intercepté d’avion allemand, mais y en a quand même eu un qui est venu bombarder notre terrain en plein jour!
00:02:02 Ensuite, vous avez été affecté aux opérations en Afrique de l’Ouest?
00:02:05 J’ai été affecté ensuite à la force aérienne du désert. Je me suis rendu jusqu’à Takoradi, qui est au Ghana, mais qu’on appelait en ce temps-là Côte-de-l’Or. Alors un commandant d’aviation est venu à bord et il a dit : « Y a-t-il dans ce groupe des pilotes de Spitfire? ». Il y avait juste moi et un autre gars qui avions piloté des Spitfire, ou du moins qui étions prêts à l’admettre!
00:02:30 Alors on s’est avancé et il a dit : « OK, venez avec moi, vous débarquez ici. » Alors on est descendu et il nous a amenés au terrain d’aviation. Là, un autre type est venu vers nous et a dit : « Bienvenue à l’escadrille de défense de Takoradi où vous êtes maintenant affectés. »
00:02:47 En clair, il venait tout simplement de court-circuiter notre affectation. Nos papiers sont partis à la force aérienne du désert, mais comme on s’est jamais rendus là-bas, ils ont dû penser que notre bateau avait coulé en mer ou quelque chose du genre. On n’a jamais retrouvé mes papiers. Selon les documents officiels de la RAF et de l’ARC, je suis parti pour l’Angleterre le 8 mai 1941 et j’y suis arrivé en mai 43, le mois où je suis revenu d’Afrique. Les deux années entre les deux n’existent pas! (rire)
00:03:24 (VISUEL)
00:03:31 Plein de trucs marrants sont arrivés à Takoradi. Ça faisait à peine deux jours que j’y étais quand j’ai vu ce Hurricane … Je dois vous dire qu’on pilotait des Hurricane là-bas, et pas des Spitfire! Alors j’ai vu ce Hurricane bleu délavé devant un hangar et j’ai demandé ce que c’était. On m’a dit : « C’est un Hurricane de photo aérienne. Aimerais-tu le piloter? » J’ai répondu : « Oui, bien sûr, pour voir. » Alors je suis parti avec le Hurricane. Il y avait encore les supports de l’équipement photographique dans le poste de pilotage, mais aucun appareil photo. Quand je suis rentré, on m’a demandé : « Alors, t’aimes ça? » Et j’ai dit : « Ouais, c’est pas mal » « Bon, t’es maintenant notre pilote de photo aérienne. » Et après, c’est moi qui me tapais toutes les missions de photo.
00:04:20 C’est à Takoradi qu’arrivaient par mer tous les chasseurs et bombardiers légers de la force aérienne du désert. C’est là qu’on les assemblait, qu’on faisait les vols d’essai et d’où ils partaient pour aller à 4000 milles dans le désert. Alors, peut-être parce que j’avais déjà piloté des Spitfire, on m’a confié les essais des Spitfire qui passaient par Takoradi. Pas tous, mais beaucoup. Et tous ceux qui étaient équipés pour la photo – allez savoir pourquoi – c’est moi qui les testais.
00:04:54 Quand l’invasion de l’Afrique du Nord a eu lieu, on m’a dit d’aller de l’autre côté de la piste pour aller tester des Spit de photo aérienne qui venaient d’arriver. C’est ce que j’ai fait, puis j’ai dit au commandant d’aviation qu’ils étaient OK. Le jour suivant, il me dit de prendre un Spit et de l’emmener à un certain aérodrome dont il me donne le nom, mais qui ne me dit rien du tout. Je ne savais même pas dans quel pays c’était. Je suis allé voir sur une carte, et c’était au Sierra Leone, à 900 milles de là.
00:05:30 Il me dit : « Emmène-le là-bas. » Dans le Spitfire, y a pas beaucoup de place. C’est pas comme le Hurricane, où il y avait une pochette derrière le poste de pilotage pour mettre un rasoir et des choses du genre. Dans le Spitfire, y avait rien de tel. Si on devait faire un vol un peu long, on démontait un panneau d’inspection d’aile et on y glissait notre rasoir, nos sous-vêtements de rechange et tout le bataclan, puis on revissait le panneau. C’est ce que j’ai fait, puis j’ai décollé en pensant revenir le lendemain. Et quand je suis arrivé au Sierra Leone, je me suis présenté à l’escadrille, et le commandant me dit : « Bienvenue à la 128e escadrille où vous êtes maintenant affecté. » J’avais été automatiquement transféré, une fois de plus sans formalité! Et je ne savais toujours pas où étaient mes papiers et tout le reste !
00:06:17 (VISUEL)
00:06:25 Après ça,je suis resté là pendant environ deux mois. Et puis, ils ont commencé à renvoyer tout le monde en Angleterre, mais il parait que je faisais du si bon travail qu’on m’a gardé là! J’y suis donc resté un autre mois que j’ai passé à faire des vols d’essai puis, moi aussi, j’ai réussi à me faufiler pour rentrer en Angleterre. Tout ça résume à peu près mon histoire à Takoradi.
00:06:55 (VISUEL)
00:07:04 Quand je suis revenu, c’était en mai. J’avais quitté la Nouvelle-Écosse en mai et j’arrivais en Angleterre en mai aussi, mais deux ans plus tard (rire). J’ai entendu dire que certains de mon groupe allaient sur des Typhoon, mais je ne voulais pas voler sur Typhoon. Je pilotais des Spit depuis deux ans, enfin, presque tout le temps, et je voulais rester sur Spit. Alors je suis allé au quartier général de l’armée de l’air, à Londres. On avait droit à une permission de dix jours après tout ce micmac. Au quartier général, j’ai demandé d’être affecté à une escadrille canadienne de Spitfire, ce que j’ai fini par obtenir. C’était la 401e, qui était à ce moment-là au repos dans les Midlands. J’y suis allé, mais je n’y suis resté qu’environ deux semaines avant de partir au sud. Je suis resté dans le sud pendant le reste de mon affectation, et finalement je suis parti en France.
Une entrevue de Bill McRae, capitaine d’aviation (à la retraite)
Musée de l’aviation et de l’espace du Canada
Directeur général associé Stephen Quick
Chef de projet Renée Racicot
Coordonnateur du site Johic Nicolas
Assistance technique Jean-François Labrosse
Adjointe administrative / Responsable des volontaires Linda Dupuis
Opérateur de la nacelle élévatrice Gary Sanford
Technicien en restauration (aéronefs) Matt Bruce Spécialistes en restauration des aéronefs Lee Norris, Corey Stephen, Mike Irvin Photographe Richard Lawrence
Directeur général Anthony Smyth
Directeur des opérations Marc Ducharme
Gestionnaire – Service de conservation Sue Warren
Gestionnaire –Services techniques Bruce Malanka
Gestionnaire – Communications internes, nouveaux médias et affaires inter-gouvernementales David Sutin
Équipe de tournage d’Outsiders Films
Intervieweur Stephen Quick
Productrice Ginette Petit
Directeur de la photographie et Monteur Alain Baril
Preneur de son Marc Larouche
Maquilleuse Sara Kryszak
Musique Westar Music
Version française
Traduction Didier Feminier
Coordination Nathalie Albert
Studio d’enregistrement Cinélume
Direction de plateau Lisette Dufour et Mario Desmarais
Enregistrement Dino Castrilli et Alain Rivard
Mixage Alain Rivard
Voix Hubert Fielden et Mario Desmarais
Nous remercions monsieur Bill McRae de nous avoir donné accès à ses archives personnelles.
Nous tenons à remercier les employés du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada pour leur passion, leur dévouement et la patience avec laquelle ils nous ont soutenus tout au long du tournage de cette production.
©Musée de l’aviation et de l’espace du Canada – 2010
MUSÉE DE L’AVIATION ET DE L’ESPACE DU CANADA