Aviateur de l'aéronavale canadienne - Bob Murray, Capitaine de corvette MRC (à la retraite)
Bob Murray fait le récit de ses souvenirs quand il volait à bord d'hélicoptères de sauvetage Sikorsky S-55 HO4S-3 de la Marine royale du Canada, et de ses missions aériennes en tant que Capitaine de corvette basé à Shearwater, en Nouvelle-Écosse, comme le jour où il a posé son appareil sur le sous-marin USS Triton au cours d'une mission de sauvetage.
Nouvelle série de films documentaires réalisée par le Musée de l'aviation et de l'espace du Canada en collaboration avec Outsiders Films Inc., « Les voix du Musée de l'aviation et de l'espace du Canada » met en vedette des hommes qui ont marqué l'histoire de l'aviation canadienne.
Bob Murray fait le récit de ses souvenirs quand il volait à bord d'hélicoptères de sauvetage Sikorsky S-55 HO4S-3 de la Marine royale du Canada, et de ses missions aériennes en tant que Capitaine de corvette basé à Shearwater, en Nouvelle-Écosse, comme le jour où il a posé son appareil sur le sous-marin USS Triton au cours d'une mission de sauvetage.
Nouvelle série de films documentaires réalisée par le Musée de l'aviation et de l'espace du Canada en collaboration avec Outsiders Films Inc., « Les voix du Musée de l'aviation et de l'espace du Canada » met en vedette des hommes qui ont marqué l'histoire de l'aviation canadienne.
Transcription
Les voix du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada
Entrevue de Bob Murray
00:00:00 (LOGO ANIMÉ) OUTSIDERS FILMS
00:00:10 (TITRE) MUSÉE DE L’AVIATION ET DE L’ESPACE DU CANADA
00:00:13 (TITRE) Aviateur de l’aéronavale canadienne
00:00:20 (VISUEL)
00:00:38 Bob, la chose que les gens veulent savoir, c’est pourquoi vous aimiez tant cette machine, et ensuite, quelles étaient ses caractéristiques.
00:00:46 La visibilité était fantastique quand on était aux commandes de cet hélicoptère. C’était déjà un de ses gros avantages.
00:00:49 (TITRE) Bob Murray
Capitaine de corvette MRC (à la retraite)
00:00:52 Et il était vraiment doux aux commandes, comparé au Piasecki HUP que je pilotais avant. Cet hélico avait aussi de bons instruments. On n’avait aucun problème de visibilité des deux côtés. C’était tout simplement une machine agréable à piloter.
00:01:12 Parlez-nous d’une mission typique de détection de sous-marins avec cet hélicoptère?
00:01:17 Et bien, il y en avait six sur le porte-avions, et on en déployait deux à la fois. Faut dire qu’on ne volait que de jour. Les pilotes de Tracker nous appelaient les couche-tôt. Alors on décollait et on se positionnait devant le hangar du porte-avions, un hélico de chaque côté et on se maintenait en stationnaire. La boule était 75 pieds au-dessous de l’eau, au bout d’un câble de 100 pieds.
00:01:52 La boule, vous voulez dire la boule du sonar?
00:01:55 Du sonar, c’est ça.
00:01:57 Alors on restait là, à détecter les sous-marins. Ils n’aimaient pas bien les hélicoptères, ces sous-marins, car ils ne pouvaient jamais savoir où on était. Dans le sous-marin, ils pouvaient entendre un hélico en stationnaire, mais ils ne pouvaient jamais savoir où on allait être l’instant d’après. Ça nous donnait un bel avantage. On faisait des sauts de puce de mille pieds, dans une direction, puis dans une autre.
00:02:19 Le pilote se tenait ici et le copilote faisait la navigation. On lui disait où on voulait aller et on sautait alors d’un endroit à l’autre. Avec cet hélicoptère, on pouvait tenir l’air pendant quatre heures. Mais on restait jamais quatre heures; généralement une à deux heures. Surtout quand on était dans le sud, où y faisait chaud et où il n’y avait pas de vent. Là, c’était pas évident de rester en stationnaire : on avait le collectif en dessous du bras. Alors on restait là au-dessus de l’eau, et l’opérateur du sonar …
00:02:58 Fallait l’écouter, quand on était commandant de bord de l’hélico, fallait savoir ce qu’y se racontait là-bas dessous. Fallait écouter ce que le copilote avait à dire, où il fallait aller. Fallait aussi écouter le porte-avion qui nous disait quand il fallait faire un saut de puce. Puis il fallait écouter le Tracker qui était au-dessus de nous, et il fallait aussi écouter l’Argus, qui était encore plus haut. Fallait savoir où tout le monde était.
00:03:21 On a mis des gros numéros sur les hélicoptères pour qu’on puisse les voir du navire. Si vous regardez la couleur ici, puis la couleur de l’eau, il n’y a pas beaucoup de différence. Il fallait aussi pivoter légèrement de temps en temps, juste pour voir où le porte-avions était, pour pas qu’il nous rentre dedans. C’était un problème.
00:03:40 Vous voliez devant le navire afin de détecter les sous-marins?
00:03:41 Ouais, c’est ça.
00:03:43 Combien de membres d’équipage y avait-il normalement dans un appareil de guerre anti-sous-marine?
00:03:48 Dans l’hélicoptère? Trois : deux pilotes et un opérateur de sonar.
00:03:52 Et le pilote devait avoir en tête où tout ce monde-là se trouvait?
00:03:57 Tout le monde, c’est ça, et en plus, il devait piloter l’hélicoptère. On avait les pieds sur les pédales, le collectif dans une main, le cyclique dans l’autre. Pendant que les mains et les pieds étaient occupés, il fallait écouter pour savoir ce qui se passait tout autour.
00:04:10 Aujourd’hui, les portes sont enlevées. Quand vous pilotiez cet appareil, aviez-vous les portes?
00:04:19 Non. En fait, les portes étaient bien là, mais elles étaient ouvertes, sauf du côté copilote. Il fermait généralement sa porte à cause du bruit de l’échappement de ce côté-là. Il fallait qu’il écoute, et il devait parler au pilote.
00:04:30 En même temps?
Oui
Vous utilisiez l’intercom dans le casque d’écoute, où vous dégagiez une oreille pour vous parler directement dans le cockpit?
00:04:38 Non, on avait l’intercom, et on se parlait avec ça.
00:04:41 Alors l’échappement est du côté gauche ici; c’est ce qu’on voit?
00:04:42 Oui.
00:04:48 Est-ce la raison pour laquelle le pilote est assis à droite?
00:04:52 Oui, surtout la nuit. On volait au-dessus de la terre la nuit, mais jamais au-dessus de la mer. Surtout pas dans le sud, parce qu’avec l’échappement de ce côté de l’appareil, et avec autant d’humidité, l’habitacle de l’appareil ressemblait à l’intérieur d’une bouteille de lait sale. On a essayé, une nuit, Théo et moi, de faire une sortie. On s’est aperçu qu’on ne voyait rien autour. Il a fallu qu’on sorte la tête par la fenêtre pour virer de bord, faire le tour du porte-avions et revenir. Alors on s’est dit : « Merci, mais non merci! » On n’aurait jamais pu se mettre en stationnaire.
00:05:25 (VISUEL)
00:05:45 Quels types de ponts de navires avez-vous utilisés au cours de votre carrière?
00:05:49 Oh, trois porte-avions différents : la plupart des destroyers porte-hélicoptères de l’époque. Et des sous-marins; j’ai atterri sur des sous-marins.
00:05:59 Vous avez atterri sur des sous-marins?
00:06:00 Oui.
00:06:02 Pouvez-vous me décrire l’atterrissage sur un sous-marin?
00:06:04 C’était sur le plus gros sous-marin américain. On devait aller chercher des gens et les ramener à terre. Il y avait une grande surface de pont dégagée mais généralement, pour un transbordement à partir d’un sous-marin, on se mettait en stationnaire et on hissait les gens à bord à l’aide d’un treuil. Mais dans ce cas-là, je me suis posé sur le sous-marin.
00:06:22 Vous souvenez-vous du nom du sous-marin?
00:06:25 Un Trident.
00: Ah, c’était un Trident?
00:06:28 Oui.
00:06:28 (VISUEL)
Une entrevue de Bob Murray,
Capitaine de corvette MRC (à la retraite) Musée de l’aviation et de l’espace du Canada
Directeur général associé Stephen Quick
Chef de projet Renée Racicot
Coordonnateur du site Johic Nicolas
Assistance technique Jean-François Labrosse
Adjointe administrative / Responsable des volontaires Linda Dupuis
Opérateur de la nacelle élévatrice Gary Sanford
Technicien en restauration (aéronefs) Matt Bruce Spécialistes en restauration des aéronefs Lee Norris, Corey Stephen, Mike Irvin Photographe Richard Lawrence
Directeur général Anthony Smyth
Directeur des opérations Marc Ducharme
Gestionnaire – Service de conservation Sue Warren
Gestionnaire –Services techniques Bruce Malanka
Gestionnaire – Communications internes, nouveaux médias et affaires inter-gouvernementales David Sutin
Équipe de tournage d’Outsiders Films
Intervieweur Stephen Quick
Productrice Ginette Petit
Directeur de la photographie et Monteur Alain Baril
Preneur de son Marc Larouche
Maquilleuse Sara Kryszak
Musique Westar Music
Version française
Traduction Didier Feminier
Coordination Nathalie Albert
Studio d’enregistrement Cinélume
Direction de plateau Lisette Dufour et Mario Desmarais
Enregistrement Dino Castrilli et Alain Rivard
Mixage Alain Rivard
Voix Hubert Fielden et Mario Desmarais
Nous remercions monsieur Bob Murray de nous avoir donné accès à ses archives personnelles.
Nous tenons à remercier les employés du Musée de l’aviation et de l’espace du Canada pour leur passion, leur dévouement et la patience avec laquelle ils nous ont soutenus tout au long du tournage de cette production.
©Musée de l’aviation et de l’espace du Canada – 2010
MUSÉE DE L’AVIATION ET DE L’ESPACE DU CANADA