Frances McGill, Sherlock Holmes de la Saskatchewan
Cet article a initialement été rédigé et soumis pour faire partie du recueil de récits d’innovation du projet Canada 150 visant à réunir des témoignages sur l’innovation canadienne en collaboration avec des partenaires de partout au pays. Il a maintenant été intégré au Réseau Ingenium, un portail numérique qui met en vedette du contenu en lien avec les sciences, la technologie et l’innovation.
Daniel Prinn
Programme de journalisme du Collège Algonquin
Bien que les sciences judiciaires jouent un rôle important aujourd’hui, il s’agit d’un nouveau domaine au début des années 1900. Ce fait ne constitue pas un obstacle pour Frances Gertrude McGill, que certains surnommeront plus tard la « Sherlock Holmes de la Saskatchewan ».
Née à Minnedosa (Manitoba) en 1877, McGill grandit sur la ferme familiale. Après avoir fréquenté l’école normale, elle fait des études de médecine à l’Université du Manitoba et obtient son diplôme en 1915. McGill devient bactériologiste et pathologiste de la Saskatchewan, et accède à la direction du laboratoire de la Saskatchewan en 1922. McGill travaille en étroite collaboration avec la Gendarmerie royale du Canada (GRC) à des enquêtes sur des morts suspectes, rare honneur accordé à une femme dans un milieu à prédominance masculine. Elle acquiert une excellente réputation dans le domaine, que de nombreuses personnes attribuent à sa devise: « Penser comme un homme, se comporter comme une dame et travailler comme une bête. »
McGill apprend à résoudre des crimes avec habileté et n’est que rarement dégoûtée par les scènes macabres. Elle est réputée pour sa minutie et ses témoignages devant les tribunaux. En 1937, la GRC ayant ouvert son propre laboratoire judiciaire à Regina, McGill voit sa charge de travail diminuer. Néanmoins, elle continuera de travailler comme directrice du laboratoire provincial jusqu’en 1942. Un an plus tard, McGill est invitée à diriger temporairement le laboratoire judiciaire de la GRC. À ce titre, elle est considérée comme la première femme membre de ce corps de police. McGill assurera également la formation des futurs policiers et détectives fédéraux dans les domaines du droit médical, de la pathologie et de la toxicologie.
Après avoir quitté le poste qu’elle occupe à la GRC, McGill est nommée chirurgienne honoraire en 1946. Elle décède le 21 janvier 1959 et est intronisée au Panthéon canadien des sciences et du génie en 1999.