Les serviettes hygiéniques jetables : les infirmières militaires inventent « ce dont il ne faut pas parler » pendant la Première Guerre mondiale
Cet article a initialement été rédigé et soumis pour faire partie du recueil de récits d’innovation du projet Canada 150 visant à réunir des témoignages sur l’innovation canadienne en collaboration avec des partenaires de partout au pays. Il a maintenant été intégré au Réseau Ingenium, un portail numérique qui met en vedette du contenu en lien avec les sciences, la technologie et l’innovation.
Pendant la Première Guerre mondiale, les infirmières de campagne, qui devaient utiliser des installations de lavage incertaines et se déplacer fréquemment, et disposaient d’une abondance de pansements chirurgicaux, auraient popularisé l’utilisation de serviettes hygiéniques jetables.
Kotex, la première entreprise à avoir fait une vaste publicité de ses produits hygiéniques dans les journaux et les magazines destinés aux femmes, dès 1920, a attribué l’invention des serviettes jetables aux infirmières militaires. D’autres entreprises avaient essayé de vendre ce genre de serviettes, mais la plupart avaient échoué, probablement parce qu’elles avaient essayé de les commercialiser en publiant des messages codés discrets d’une ligne dans la section des articles de couture des catalogues de vente par correspondance. Même s’il est probable que de nombreuses infirmières militaires aient utilisé des pansements chirurgicaux comme serviettes hygiéniques, la popularité de l’idée avait certainement beaucoup à voir avec l’abondance, après la guerre, de la pâte de bois manufacturée (Cellucoton), un produit créé durant la guerre à cause de la pénurie de coton.
L’utilisation de l’image des infirmières militaires de la Première Guerre mondiale – des femmes qui étaient considérées comme héroïques, pures et conscientes des normes d’hygiène, et comme des expertes modernes en matière de santé – pour vendre ce dont ont ne parlait pas jusque-là a été un éclair de génie. Pendant des décennies, on a eu recours à des images d’infirmières pour vendre des produits d’hygiène féminine.
Le pansement de combat réglementaire utilisé pendant la Première Guerre mondiale, comme celui qui figure ci-dessus, était constitué d’un tampon de gaze de coton, d’un bandage et d’une épingle de sûreté. C’était un outil essentiel pour ceux qui prodiguaient des soins médicaux immédiats aux blessés. Les infirmières militaires en auraient eu en quantité et auraient pu les utiliser comme serviettes hygiéniques.