Battre le Mesure
Cet article a initialement été rédigé et soumis pour faire partie du recueil de récits d’innovation du projet Canada 150 visant à réunir des témoignages sur l’innovation canadienne en collaboration avec des partenaires de partout au pays. Il a maintenant été intégré au Réseau Ingenium, un portail numérique qui met en vedette du contenu en lien avec les sciences, la technologie et l’innovation.
Des décennies durant, le Conseil national de recherches Canada s’est activé au cœur même du génie biomédical, domaine qui conjugue l’expertise en médecine à celle du génie en conception et résolution de problèmes. Parmi ses inventions figurent le premier stimulateur cardiaque au monde et le premier à être mu par l’organisme humain. Ces dispositifs et les modèles contemporains qui en dérivent ont sauvé une multitude de vies partout dans le monde.
Quand les médecins se demandèrent comment faire repartir sans risque un cœur qui s’était arrêté durant une intervention chirurgicale, le CNRC découvrit qu’une légère impulsion électrique ferait l’affaire en imitant l’action normale des nerfs. Le même stimulus pourrait servir à accélérer ou à ralentir un rythme cardiaque irrégulier.
En 1950, le CNRC dévoila le premier modèle du stimulateur cardiaque. De la grosseur d’un poste de radio, il utilisait des tubes à vide pour produire une impulsion électrique. On pouvait le brancher à une prise de courant ordinaire. S’il donnait de bons résultats, ses dimensions le rendaient néanmoins peu pratique. Avec le perfectionnement des semi-conducteurs et des piles cependant, sa taille se réduisit rapidement, si bien qu’en 1957, on parvint à en implanter le premier dans la poitrine d’un malade.
Les chercheurs du CNRC n’en restèrent pas là. Ils inventèrent bientôt le premier régulateur cardiaque « biologique », c’est-à-dire alimenté par l’énergie même du corps. Ce dispositif pouvait fonctionner environ dix ans sans interruption.
Aujourd’hui, le régulateur cardiaque est un outil indispensable de l’arsenal dont disposent les médecins pour soigner les personnes au cœur mal en point. En 1984, un de ses inventeurs du CNRC put d’ailleurs apprécier l’importance de ses travaux en recevant son propre régulateur pour stabiliser son rythme cardiaque.