Atlas du coeur
Cet article a initialement été rédigé et soumis pour faire partie du recueil de récits d’innovation du projet Canada 150 visant à réunir des témoignages sur l’innovation canadienne en collaboration avec des partenaires de partout au pays. Il a maintenant été intégré au Réseau Ingenium, un portail numérique qui met en vedette du contenu en lien avec les sciences, la technologie et l’innovation.
Le catalogue cardiaque
Si on veut réparer quelque chose, on doit d’abord comprendre ce qui ne va pas. Ainsi, pour réparer un coeur endommagé, on doit d’abord connaître toutes les maladies et anomalies qui peuvent affecter cet organe vital. The Atlas of Congenital Cardiac Disease (L’Atlas des maladies cardiaques congénitales) a permis pour la première fois aux chirurgiens cardiaques d’acquérir ces connaissances essentielles. Publié en 1936, ce catalogue du coeur était l’oeuvre d’une femme remarquable, Maude Abbott. Pathologiste médicale de formation, elle utilisa son poste de conservatrice adjointe du musée de médecine de l’Université McGill pour recueillir et étudier le coeur de personnes décédées à la suite de problèmes cardiaques. Professionnelle infatigable, elle fouilla également des archives historiques, compilant soigneusement les anomalies relevées pendant les autopsies. Une fois terminé, son travail devint le document fondateur de la chirurgie cardiaque moderne, permettant plusieurs avancées en matière de physiologie du coeur et de diagnostic des maladies cardiaques. Ce qui rend les réalisations de la Dre Abbott encore plus remarquables, c’est le sexisme auquel elle s’est butée à chacune des étapes de sa carrière, en commençant par le refus de l’Université McGill de l’admettre dans sa faculté de médecine parce qu’elle était une femme. Cette barrière fut abolie en 1918, une décision qui n’avait que trop tardé.