Anecdotes techniques : Saisir les histoires derrière le déploiement du vaccin contre la COVID-19 au Canada
Lorsque la personne moyenne reçoit une dose du vaccin contre la COVID-19, il est fort possible qu’elle ne saisisse pas la chaîne d’événements qui a amené le vaccin jusqu’à elle.
Le déploiement du vaccin contre la COVID-19 au Canada est d’une ampleur difficile à imaginer, d’autant plus que nous n’avions même pas la certitude d’avoir un vaccin avant des années. Dans le cadre de mon travail d’été en tant qu’étudiante chez Ingenium – Musées des sciences et de l’innovation du Canada, à Ottawa, j’ai eu l’occasion de collaborer à une initiative intitulée « Conserver en temps de quarantaine ». Élaborée par l’équipe des conservateurs d’Ingenium, cette initiative à facettes multiples a été conçue en réaction à la pandémie de COVID-19 — et à la prise de conscience face à l’importance historique de cet événement que nous vivons.
Mon travail était axé sur un projet d’histoire orale portant sur le déploiement du vaccin contre la COVID-19 au Canada. Durant quatre mois, j’ai écouté des médecins, des scientifiques, des responsables de la santé provinciaux, des chercheurs, des responsables de la santé publique, des membres des Forces armées canadiennes et des propriétaires d’entreprises privées.J’ai appris, en écoutant ces gens, ce qu’il a fallu faire pour nous mener là où nous sommes. Ce qui ressort le plus, ce sont les histoires d’ordre technologique – pour ne pas dire les merveilles – qui ont jalonné la voie ayant mené aux vaccins pour tous les Canadiens qui le souhaitent.
Une technologie vaccinale révolutionnaire
La réponse à la COVID-19 a pris la forme d’une mobilisation rapide des ressources mondiales pour la production d’un vaccin. Plusieurs candidats ont franchi les étapes de rigoureux processus d’essai et d’approbation. Cependant, deux vaccins emploient un type de technologie différent des autres. Les vaccins à ARN messager (ou ARNm) produits par Pfizer-BioNTech et Moderna utilisent un système d’administration du nom de technologie des nanoparticules lipidiques pour acheminer un « morceau » d’ARN vers nos cellules. Les nanoparticules lipidiques protègent l’ARNm au moment de sa pénétration dans la cellule et garantissent ainsi son passage et son arrivée à destination en toute sécurité. L’ARNm provoque la production, par la cellule, de sa propre version de la protéine de pointe, qui est ensuite détruite par notre système immunitaire. Il s’agit là d’une technologie vaccinale révolutionnaire. Bien que l’ARNm et les nanoparticules lipidiques fassent l’objet d’études depuis des décennies, la capacité de produire rapidement des milliards de vaccins reposant sur cette forme d’innovation scientifique signifie que le paysage de la production de vaccins pourrait bien être modifié à jamais. Les vaccins à ARNm contre la COVID-19 nous ouvrent une fenêtre sur un domaine qui fait l’objet de travaux depuis de nombreuses années.
Relever les défis logistiques
Une autre histoire technologique qui peut sembler plus tangible est celle de l’utilisation de congélateurs à très basse température, de Credo Cubes, de Thermoshippers et de glace sèche pour le stockage et le transport sécuritaires des vaccins à ARNm. Les mesures à mettre en œuvre pour veiller à ce que les précieux vaccins ne subissent pas de variations de température pendant leur transport d’un bout à l’autre du Canada et leur stockage dans les cliniques en attendant d’être administrés représente un incroyable défi logistique. Il aura fallu une planification méticuleuse et la formation du personnel à la surveillance et à l’utilisation des technologies de la chaîne du froid pour assurer la réussite du déploiement des vaccins. Lorsqu’on songe à la vaste superficie du Canada, aux besoins de nombreuses collectivités éloignées et nordiques et au fait que le déploiement des vaccins ait notamment coïncidé avec certains des mois d’hiver les plus rigoureux, la réussite de l’opération semble encore plus remarquable.
Établir des connexions virtuelles
La dernière histoire technologique porte sur quelque chose que nous avons tous au bout des doigts : nos ordinateurs et Internet. La vidéoconférence aura permis aux responsables de la santé publique, aux scientifiques, aux médecins et aux chefs d’entreprise de travailler ensemble sur des enjeux complexes. Le télétravail leur aura permis de se tenir à l’abri de la transmission des infections. Ils ont également pu collaborer à l’échelle nationale et internationale sur une situation en rapide évolution pour laquelle la vitesse d’exécution est d’une importance fondamentale. Une autre utilisation inattendue de cette technologie aura été l’utilisation des plateformes de médias sociaux comme lieu où les gens pouvaient communiquer avec les professionnels de la santé et obtenir réponse à leurs questions. Il y a également eu des campagnes sur les médias sociaux, comme À ton tour d’agir, visant à diffuser de l’information et à encourager les gens à se faire vacciner. La lutte à la désinformation aura notamment été fondamentale durant le déploiement, puisque les gens se retrouvent aux prises avec des concepts scientifiques auxquels ils ne sont pas souvent confrontés.
Le projet d’histoire orale sur le déploiement du vaccin contre la COVID-19 d’Ingenium est un travail de documentation important et nécessaire. Les histoires orales produites dans le cadre de ce projet seront conservées par Ingenium à titre d’archives témoignant de ce moment et serviront de base aux collectes, aux travaux de recherche et aux éventuelles expositions à venir.
Aller plus loin
Pour en savoir plus sur le processus de la chaîne du froid pour les vaccins contre la COVID-19, consultez ce document du gouvernement du Canada à l’intention des services de vaccination.
Apprenez-en davantage sur la campagne À ton tour d’agir.
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