Une porte vers le passé : les inscriptions donnent un aperçu de l’histoire minière du Canada
Bien que nous puissions en apprendre beaucoup sur un objet par le biais de la recherche ou en utilisant nos cinq sens pour l’apprivoiser, il reste toujours une dimension intangible qui réside dans l’imagination.
Porte de la mine Dome
Cette porte incarne plus de 100 ans d’histoire minière dans la ceinture aurifère de l’Abitibi. Elle a servi à la mine Dome, à Timmins, en Ontario, pendant des décennies. Faisant maintenant partie du groupe Goldcorp Porcupine Gold Mines, la mine Dome a été exploitée presque sans interruption de 1910 à 2017, ce qui en fait une des mines d’or les plus anciennes et les plus importantes du Canada. La mine Dome est importante non seulement en raison de sa longévité, mais aussi en raison de son incidence multigénérationnelle. On l’appelle souvent « l’école de mines » parce que de nombreux dirigeants d’entreprise et personnages clés de l’industrie minière canadienne y ont travaillé à divers titres.
Une chambre de refuge à l’intérieur de la mine Dome, où les mineurs pouvaient attendre les secours à l’abri, en cas de problème.
La porte est arrivée à Ingenium en 2018. Anna Adamek, alors conservatrice, Ressources naturelles et technologies industrielles à Ingenium, a eu l’occasion de visiter la mine Dome, la veille de sa fermeture, afin de choisir quelques artefacts pour la collection nationale. En parcourant les couloirs avec quelques mineurs, un d’entre eux s’est souvenu de la porte. Couverte de graffitis laissés par les mineurs au cours du siècle, la fonction première de la porte était la ventilation de la mine. Elle est également devenue un babillard où les mineurs ont décidé d’y inscrire leurs réflexions. Les inscriptions portent sur toutes sortes de sujets, de la première neige de l’hiver à l’assassinat de personnalités politiques.
Une fois entre nos mains à Ingenium, nos conservateurs ont voulu tout savoir sur cette porte et sur les inscriptions qui la recouvrent. Nous avons apporté la porte à l’Institut canadien de conservation, où nous avons appris que les graffitis les plus anciens remontaient à 1910. Toutefois, même si nous avons pu en apprendre beaucoup sur les propriétés physiques et historiques de l’objet, nous étions toujours curieux d’en savoir davantage sur les mineurs qui ont laissé les inscriptions. Qui étaient-ils? Comment était leur vie à la mine?
Gros plan des graffitis sur la porte de la mine Dome.
Grâce à la collaboration du professeur David Dean de l’Université Carleton et de ses étudiants à la maîtrise en histoire publique, certaines des inscriptions sur la porte ont pu prendre vie. Dans le cadre d’un cours de narrativité et représentation, une inscription a été attribuée à chaque étudiant pour qu’il crée une histoire à propos de son auteur. Bien que les histoires soient fictives, elles sont fondées sur la recherche et sur la porte elle-même.
Des étudiants à la maîtrise en histoire publique de l’Université Carleton examinent la porte de la mine Dome dans le laboratoire de conservation d’Ingenium.
Transcription
Des étudiants diplômés en histoire publique de l’Université Carleton présentent des monologues pour interpréter certaines des inscriptions qui recouvrent la porte de la mine Dome, maintenant conservée au Centre Ingenium.