Lieu actuel :
Musée des sciences et de la technologie du Canada
Provenance :
Le Musée s’est procuré le nocturlabe auprès d’un marchand d’instruments scientifiques du Massachusetts.
Historique technique :
Les marins se servaient du nocturlabe pour connaître l’heure locale la nuit, en mesurant la position des étoiles composant la Grande Ourse ou la Petite Ourse. Cette information leur était primordiale pour prévoir les heures de la marée haute et de la marée basse. Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle et à l’invention du chronomètre de marine, il n’existait aucune horloge qui pouvait fonctionner de façon fiable en mer. Les marins se sont donc tournés vers le ciel pour estimer l’heure. Ils utilisaient l’astrolabe ou le quart-de-cercle pour calculer l’heure pendant le jour, et le nocturlabe, après la tombée de la nuit. Aucun de ces deux appareils n’était utile par temps nuageux ou brumeux.
Cet appareil a été fabriqué pour l’hémisphère nord : ses marques montrent qu’il a été conçu pour utiliser Polaris, l’étoile du Nord, comme point de référence.
Ce nocturlabe est d’origine anglaise, mais il ne porte aucune signature donc on ignore qui l’a fabriqué. Si l’on s’en tient aux échelles figurant au dos de l’instrument, sa fabrication remonte probablement aux années 1645 à 1695. Parmi les fabricants qui ont produit des instruments semblables au cours de cette période, mentionnons Elias Allen, Fisher Combes, Thomas Copper, John Johnson, William Stone, Henry Sutton, Charles Turner et Robert Yeff.
Historique :
Pendant l’époque glorieuse de l’exploration transocéanique au cours du XVIe siècle, les marins misaient sur l’observation des astres pour trouver leur chemin sur les vastes océans démunis de points de repère. Les confectionneurs d’instruments ont alors créé de nombreux appareils que les marins peuvent utiliser pour mesurer leur position et connaître l’heure locale en se fondant sur la position des corps célestes. Alors que les pays européens se font concurrence pour explorer et coloniser le Nouveau Monde et en exploiter les richesses, la demande pour de meilleurs instruments de navigation a augmenté, ce qui a encouragé les artisans et les scientifiques inventifs à mettre au point de nombreux appareils différents.
En 1581, Michel Coignet a été le premier à définir et à décrire le nocturlabe, un appareil expressément conçu pour connaître l’heure locale la nuit comparativement à l’astrolabe, appareil plus commun, dont l'utilisation était plutôt limitée. Cette application particulière a popularisé l’instrument pendant tout le XVIIe siècle. Cependant, au tournant du XVIIIe siècle, l’appareil tombe essentiellement en désuétude, car des confectionneurs d’instruments tels que John Hadley et Thomas Godfrey avaient présenté l’octant qui était beaucoup plus précis et fonctionnait aussi bien le jour que la nuit. Comme les nocturlabes ont vite disparu du monde maritime et qu’ils étaient souvent faits de bois, ils sont aujourd’hui très rares.
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