Bienvenue au jardin du labo des sols
Faites le tour du jardin, obtenez des conseils de jardinage et voyez comment un sol vivant et en santé est la clé d’une récolte abondante.
Vivre sous terre
Saviez-vous que des millions de minuscules êtres vivants, appelés microbes, vivent dans le sol? Tout comme les bestioles vivant au-dessus du sol, certains sont utiles, d’autres nuisibles.
Les microbes du sol et les plantes habitent le même monde. Ils interagissent constamment en échangeant des aliments, en se protégeant mutuellement d’ennemis et en modifiant ensemble leur environnement selon leurs besoins.
À la rencontre de quelques microbes
Les plantes transmettent aux microbes des messages chimiques. Elles relâchent des substances dans le sol, les exsudats racinaires, qui attirent les amis et repoussent les ennemis.
1. Bactéries de la zone racinaire
De quoi s’agit-il?
De microbes unicellulaires vivant autour des racines.
L’entente :
Ces bactéries transforment les nutriments (minéraux) dans le sol pour que les plantes puissent les utiliser. Celles-ci, en retour, nourrissent les bactéries avec les exsudats racinaires.
2. Champignons mycorhiziens
De quoi s’agit-il?
D’un réseau sous-terrain de fibres de champignons connectés aux racines des plantes.
L’entente :
Ce réseau de champignons agit comme un prolongement des racines; il amène aux plantes l’eau et les nutriments éloignés. En retour, il se nourrit des sucres des racines. Les exsudats racinaires déclenchent la germination et la croissance des spores ou « semences » de champignons.
3. Exsudats racinaires
Substances composées d’acides aminés (composantes des protéines), de sucres et d’acides gras (composantes des graisses).
4. Bactéries fixatrices d’azote
De quoi s’agit-il?
De microbes unicellulaires vivant dans de petites boules sur les racines de légumineuses telles que les pois et les haricots.
L’entente :
Les plantes ont besoin d’azote. Ces bactéries transforment l’azote de l’air pour que les plantes puissent l’utiliser. En retour, les bactéries se nourrissent du sucre des racines. La plante attire les bactéries vers ses racines avec des exsudats racinaires.
Illustration d'un plant de haricot avec vue en coupe du système racinaire et du sol. Quatre cercles numérotés grossissent différentes parties du système racinaire. Cercle 1 : gros plan des racines entourées de petites bactéries ovales roses et de petites bactéries rondes bleues. Cercle 2 : gros plan des racines entremêlées avec des filaments roses. Cercle 3 : gros plan des racines entourées de cercles jaunes, de carrés verts et de pentagones violets. Cercle 4 : gros plan de racines couvertes de petites sphères beiges.
Ferments microbiens pour le sol
Saviez-vous qu’on peut accroître la population des microbes utiles du sol en y ajoutant des inoculants? Ces mélanges vivants contiennent des microbes tels que des champignons mycorhiziens ou des bactéries fixatrices d’azote qui colonisent les racines des plantes en croissance.
Un « chez-soi » pour tous
De nombreuses bestioles visitent nos jardins et y vivent. Certaines sont utiles, d’autres nuisibles.
Sauriez-vous faire la différence?
Coccinelles
✅ Amies
Les coccinelles mangent de petits insectes nuisibles tels que les pucerons qui vivent sur les plantes et les abîment.
Orbitèles
✅ Amis
Ces grosses araignées mangent les insectes volants piégés dans leurs toiles circulaires collantes.
Piérides du chou
❌ Ennemies
Ces papillons pondent leurs œufs sur les plantes de la famille du chou telles que le chou frisé et le brocoli.
Leurs chenilles, les vers à chou, grignotent les feuilles de leur hôte.
Bourdons
✅ Amis
Les bourdons pollinisent les fleurs en les butinant pour récolter nectar et pollen.
Pucerons
❌ Ennemis
En suçant la sève pour s’en nourrir, les pucerons affaiblissent les plantes et propagent les maladies entre elles.
Syrphes
✅ Amis
Les larves de syrphes raffolent des pucerons et les adultes pollinisent les fleurs en récoltant nectar et pollen.
Scarabées japonais
❌ Ennemis
Ces coléoptères envahissants ont peu de prédateurs et un appétit féroce pour les feuilles, les fleurs et les fruits. Après leur visite, il ne reste qu’un squelette de plante.
Guêpes parasites
✅ Amies
Ces guêpes pondent leurs œufs dans le corps de certains insectes nuisibles. Les larves mangent l’intérieur des insectes, ce qui les tue.
L’art de l’arrosage
Tout ce qui vit a besoin d’eau. Dans les plantes, l’eau transporte les nutriments dans les tiges, les feuilles et les fruits. Mais le bon dosage d’eau est essentiel. Si elles en reçoivent trop ou pas assez, les plantes n’obtiennent pas du sol les aliments dont elles ont besoin.
Juste ce qu’il faut !
Les jardinières auto-irrigantes réduisent la quantité d’eau utilisée pendant la saison de croissance. Le sol tire l’eau dont il a besoin du grand réservoir. Ces jardinières apportent aux racines la bonne quantité d’eau, par temps sec et par temps humide.
1. Réservoir
Le réservoir entrepose l’eau.
2. Filtre d’eau de pluie
Après une grosse pluie, l’excès d’eau parvient au réservoir en passant par un filtre à tamis.
3. Trou de remplissage
C’est par là qu’on remplit le réservoir.
4. Mèche
Ce tube perforé en plastique renferme une mèche de tissu. Une moitié du tube est plongée dans le réservoir, l’autre est en contact avec le sol dans la jardinière. Le sol aspire par « capillarité » l’eau du réservoir grâce à la mèche, ce qui maintient l’humidité près de la racine.
5. Trou de drainage
L’excédent d’eau sort par ici.
Illustration d'une jardinière rouge avec une découpe à l'avant qui révèle, sur la moitié gauche, un plant de tomate, ses racines et de la terre. À droite, la jardinière est vide et le fond est rempli d’eau. L’image comporte divers numéros. Le numéro 1 est au fond à gauche, dans l’eau; le numéro 2 est au centre de la jardinière, au-dessus d’un anneau gris; le numéro 3 est au-dessus de la jardinière, près d’un petit anneau jaune; le numéro 4 est dans la jardinière, près de deux longs tubes gris; le numéro 5 est à droite, au-dessus de l’eau, près d’un petit trou dans le flanc de la jardinière.
Traitez le sol en ami!
Faire pousser des aliments demande beaucoup de temps et de savoir-faire. Il faut préparer la terre, planter, arroser, désherber, fertiliser, mais aussi protéger les plantes des ravageurs, des maladies et du mauvais temps.
En adoptant des pratiques respectueuses du sol, les jardiniers peuvent réduire leur charge de travail et obtenir de meilleures récoltes, tout en aidant la vie souterraine à se développer. Voici donc une occasion gagnante pour tous!
Voici cinq choses à faire pour améliorer la santé du sol dans un jardin.
Recouvrir
Dans un cercle vert, une illustration graphique représente un jardin avec du paillis sur le sol.
Ceci a pour effet :
- d’aider le sol à absorber et à retenir l’humidité
- d’empêcher les mauvaises herbes de pousser
- de nourrir les microbes et les organismes du sol
- d’améliorer le sol
Ne pas remuer
Ne retournez pas la terre. Plantez plutôt directement dans le sol. Faites des plates-bandes et des pistes permanentes.
Ceci a pour effet :
- de conserver la structure du sol et d’y laisser pénétrer l’air et l’eau
- de protéger les « bestioles » du sol et leur abri (tunnels de vers, nids de fourmis, etc.)
- de maintenir le fonctionnement des communautés de microbes établies dans le sol
- de réduire l’érosion du sol
Ajouter des matières organiques
Déposez du compost ou du fumier bien décomposé à la base des plantes (sous le paillis) à la mi-saison.
Ceci a pour effet :
- de fournir des nutriments aux plantes
- de nourrir les microbes et les organismes du sol
- d’aider le sol à absorber et à retenir l’humidité
- d’améliorer le sol
Cultiver toute l’année
Faites toujours pousser des plantes dans votre jardin. Coupez les plantes mortes et les mauvaises herbes à la base au lieu de les arracher, ne désherbez pas les légumineuses, comme le trèfle, et laissez les plantes hiverner dans le jardin.
Ceci a pour effet :
- de réduire l’érosion du sol
- de nourrir les microbes du sol pendant l’hiver
- d’enrichir le sol d’azote grâce aux bactéries fixatrices d’azote qui vivent sur les racines des légumineuses, comme le trèfle
Pratiquer la rotation des cultures
Dans chaque parcelle ou plate-bande, plantez des plantes de familles différentes de celles qui y poussaient la saison précédente.
Ceci a pour effet :
- d’empêcher l’appauvrissement du sol en certains nutriments,
- d’empêcher les infestations de ravageurs qui hivernent dans le sol,
- d’améliorer le sol,
- de favoriser la diversité microbienne du sol