Crédit photo : Derek Heyes
Faits saillants :
- Surnommé affectueusement le Mighty Buff, cet avion de catégorie ADAC (avion à décollage et atterrissage courts) à turbopropulseur était destiné à succéder au DHC-4 Caribou de De Havilland au sein de l’armée américaine pour le transport lourd.
- Bien que légèrement plus grand que son prédécesseur, le DHC-4 Caribou, le Buffalo pouvait transporter une charge utile deux fois plus importante et offrait un meilleur rendement en matière de décollage et d’atterrissage courts. Le Buffalo pouvait décoller et atterrir sur des pistes accidentées aussi courtes qu’un terrain de football avec une AUW (masse totale au décollage) d’environ 18 597 kg (41 000 lb).
- L’armée américaine a finalement annulé sa commande de Buffalo, mais l’Aviation royale canadienne (ARC) a commandé 15 appareils pour les ajouter à son parc aérien.
- De la fin des années 1960 au milieu des années 1970, le Buffalo a servi aux fins de transport aérien tactique.
- Quatre appareils Buffalo de l’ARC ont participé à des missions de maintien de la paix avec les Nations Unies en Égypte dans les années 1970 et en Rhodésie au début des années 1980.
- L’un des 15 Buffalo, l’appareil no 461, a été abattu près de la Syrie le 9 août 1974 lors d’une mission pour les Nations Unies, tuant les neuf membres des Forces armées canadiennes qui se trouvaient à bord. L’anniversaire de leur mort est aujourd’hui souligné lors de la Journée nationale des Gardiens de la paix au Canada.
- Au milieu des années 1970, la plupart des Buffalo de l’ARC ont été convertis en appareils de recherche et de sauvetage (SAR), rôle qu’ils ont assumé jusqu’en 2022.
- Le premier vol entièrement féminin de l’armée de l’air a eu lieu le 20 juillet 1983 à bord d’un Buffalo. L’équipage était composé de Nora Bottomley (pilote), Robin Camken (pilote) et Nela Odarijew (mécanicienne de bord), qui ont toutes été parmi les premières femmes autorisées à s’entraîner en tant que personnel navigant dans les Forces armées canadiennes dans le cadre de l’essai SWINTER relatif au personnel navigant (1979-1985).
- Entre 1968 et 1978, d’autres forces aériennes du monde entier ont également fait commande du DHC, notamment au Brésil, en Zambie, au Togo, en Équateur, au Soudan et en Tanzanie.
Historique :
L’armée américaine recherchait une version améliorée du DHC-4 Caribou. Les exigences ont été définies dans le cadre d’un concours de conception et ont mis en évidence la nécessité de concevoir un aéronef en mesure de transporter des véhicules et motorisé au moyen du turbopropulseur General Electric T64. Le cahier des charges prévoyait un avion de transport de catégorie ADAC (avion à décollage et atterrissage courts) capable de transporter le même chargement tactique que l’hélicoptère Vertol CH-47 Chinook de Boeing. La société De Havilland Canada (DHC), qui s’est bien distinguée dans le cadre de concours de conception américains par le passé, a soumis une proposition de ce qu’elle a appelé le Caribou II. DHC figurait parmi les quatre finalistes sur un total de 25 concurrents.
Un an plus tard, en 1963, DHC a reçu un contrat pour la construction de quatre prototypes de ce que l’on appelle aujourd’hui le Buffalo. Les coûts de développement de l’avion ont été répartis équitablement entre l’armée américaine, le gouvernement canadien et DHC. Au printemps 1965, les quatre prototypes avaient pris leur envol et l’Aviation royale canadienne (ARC) avait commandé 15 Buffalo. Cette commande a permis à DHC d’en commencer la production. Malheureusement, un changement de politique au sein de l’armée américaine a conduit à l’annulation des commandes de Buffalo. Le gros de la production s'est déroulé entre 1968 et 1978, lorsque d’autres forces aériennes du monde entier ont également fait commande du DHC, notamment au Brésil, en Zambie, au Togo, en Équateur, au Soudan et en Tanzanie. Au total, 90 Buffalo ont été construits. La production finale s'est achevée en 1986.
Quinze DHC-5A Buffalo ont été livrés à l’ARC entre 1967 et 1968. Ils ont d’abord servi aux fins de transport tactique de troupes et d’équipement. Au milieu des années 1970, après la mort de neuf gardiens de la paix des Forces armées canadiennes lorsque leur Buffalo a été abattu par des missiles syriens sur le plateau du Golan, tous les appareils de la flotte ont été convertis en avions de recherche et sauvetage (SAR). La capacité du Buffalo à décoller et à atterrir sur une surface accidentée de la longueur d’un terrain de football, à voler à basse altitude de jour comme de nuit et à faire face à toutes les conditions météorologiques en a fait l’avion idéal pour les opérations de SAR.
Les Buffalo ont été initialement exploités à partir de bases réparties dans tout le pays, et c’est leur âge avancé qui a sonné la mise hors service de la plupart des Buffalo de la flotte. Les six derniers ont servi à la BFC Comox, au sein du 442e Escadron du début des années 2000 jusqu’à leur mise hors service en 2021 et 2022.
Lieu actuel :
La Réserve, Musée de l’aviation et de l’espace du Canada
Provenance :
Transféré par les Forces armées canadiennes
L’appareil CC-115452 est entré en service le 8 juillet 1967, à sa livraison au Centre d’essais techniques (Aérospatiale). Le 452 a d’abord été exploité à partir de la base des Forces canadiennes (BFC) Saint-Hubert, au Québec, aux fins de transport aérien tactique pour le 429e Escadron. En 1972, le 452 est loué à De Havilland et immatriculé CF-QVA. Au printemps de la même année, l’avion a été utilisé pour des essais de givrage artificiel au sein de la base aérienne d’Edwards, en Californie.
Dans le cadre de l’opération DANACA, l’appareil 452 et deux autres Buffalo de l’ARC ont été affectés à l’unité de transport aérien no 116 pour servir au sein de la Force d’urgence des Nations Unies II de 1973 à 1979. Les Buffalo étaient principalement basés à Ismalia, en Égypte, mais l’appareil 452 a été exploité à partir de la Somalie en 1978. Poursuivant ses missions au sein des Nations Unies, le 452 a été utilisé dans le cadre de l’opération Oxide au début des années 1980, pour soutenir les observateurs électoraux de l’ONU en Rhodésie.
Du début des années 1980 au milieu des années 1990, le 452 a effectué des rotations entre la BFC Comox en Colombie-Britannique et la BFC Summerside sur l’Île-du-Prince-Édouard, effectuant des missions de recherche et sauvetage sur les deux côtes. Du milieu des années 1990 jusqu’en 2022, le 452 a été basé exclusivement à la BFC Comox et exploité par le 442e Escadron.
L’appareil 452 a effectué le dernier vol opérationnel d’un CC-115 le 15 janvier 2022.
Il a été transféré au Musée et est arrivé à son nouveau domicile en octobre 2023.
Information technique :
- Voir les artefacts en vedette au Musée de l’aviation et de l’espace du Canada
- Voir autres artefacts en vedette liés au Aviation