Une machine terre à terre qui peut… voler – MHV Industries Limited / Modern Hover Vehicles Limited d’Ottawa, Ontario, et ses aéroglisseurs récréatifs polyvalents, partie 1
Bonjour à vous, ami(e) lectrice ou lecteur.
Vous avez peut-être remarqué que votre humble serviteur passe beaucoup de temps à brasser de l’air pour une cause qui me tient à cœur, l’étude de l’histoire des sciences et de la technologie. Eh bien, le sujet d’aujourd’hui porte essentiellement sur le brassage d’air. Le sujet d’aujourd’hui concerne un fabricant d’aéroglisseurs récréatifs disparu basé à Ottawa, Ontario, à savoir MHV Industries Limited / Modern Hover Vehicles Limited.
Commençons notre plongée en profondeur dans l’histoire de cette firme, voulez-vous?
D’après ce que votre humble serviteur sait, MHV Industries voit le jour en 1968. À l’époque, sa petite usine est située à Ottawa. La firme compte une dizaine d’employés.
Incidemment, les lettres MHV représentent Ted Mitchell (Edward « Ted » Mitchell?) et Norman Howard, deux directeurs (canadiens?) de la firme, et Geoffrey « Geoff » Voyce, le président anglo canadien de cette même firme.

Le président de MHV Industries Limited d’Ottawa, Ontario, Geoffrey Voyce. Michael Blagg, « New Kanata factory to build 9,600 hovercraft this year. » The Ottawa Citizen, 19 janvier 1970, 8.
Voyce est un personnage intéressant et un peu plus grand que nature. Ce fabricant d’instruments né à Manchester, Angleterre, en juillet 1933, déménage à London, Ontario, vers 1951, avec le reste de sa famille.
Après quelques années passées à divers postes liés au design, dans diverses firmes, Voyce rejoint le personnel d’un important entrepreneur canadien en électronique de défense, Computing Devices of Canada Limited d’Ottawa, en 1960.
À un moment donné au cours des années 1960, Voyce déménage à Montréal, Québec, pour travailler pour le bureau local de Canadian Design Service Company Limited de Toronto, Ontario. Il va à Ottawa avant trop, trop longtemps, en 1967 peut-être, pour ouvrir et gérer le nouveau bureau de la firme dans cette ville. C’est là que Voyce s’intéresse de plus en plus aux aéroglisseurs.
Les fondateurs et actionnaires de MHV Industries, 32 au total, presque tous domiciliés à Ottawa semble-t-il, veulent vraiment tirer profit de l’intérêt croissant pour un nouveau type de véhicule motorisé, un véhicule toutes saisons dont les pionnières et pionniers sont en grande partie des firmes et ingénieurs britanniques. Capable de se déplacer sur la boue, l’eau, la glace, la neige, etc., l’aéroglisseur / véhicule à coussin d’air suscite un grand intérêt à la fin des années 1960. Un bon nombre d’entrepreneurs du monde entier en viennent à croire que des aéroglisseurs de petite taille et relativement peu coûteux pourraient se vendre en grand nombre.
Certains de ces entrepreneurs fondent, vous l’aurez deviné, MHV Industries.
Avant que je ne l’oublie, le mot allemand pour aéroglisseur est luftkissenfahrzeug. C’est pas mignon, non? (Bonjour, EP!)
Avant que je ne l’oublie, encore, MHV Industries achète des brevets à Hovercraft Development Limited (HDL), une filiale de National Research Development Corporation (NRDC), un organisme gouvernemental non ministériel britannique dont l’objectif est de transférer diverses technologies du secteur public au secteur privé. C’est à peu près la seule façon pour la firme d’Ottawa de produire facilement des aéroglisseurs sans être poursuivie par NRDC.
Incidemment, HDL et NRDC sont mentionnées dans des numéros de janvier 2019, août 2019 et juin 2021 de notre blogue / bulletin / machin.
Désireuse de lancer un assaut tous azimuts sur le marché de la consommation, MHV Industries prévoit d’inaugurer une toute nouvelle usine à Kanata, Ontario, près d’Ottawa, en décembre 1969, ou du moins c’est ce qu’affirme Voyce à la fin octobre de la même année.
Ce gentilhomme affirme également qu’environ 10 000 aéroglisseurs récréatifs biplaces MHV Spectra 1 auraient flotté hors du plancher de l’usine de cette firme d’ici le milieu de 1970, avec 6 000 à 7 000 de ces véhicules destinés aux États-Unis. Au plus tard au milieu de 1972, MHV Industries produirait 30 000 aéroglisseurs par an. Wah!
Et oui, la nouvelle usine est conçue de manière à ce que des ajouts puissent être érigés rapidement.
Je ne peux pas dire avec certitude si la construction de cette usine est réellement en cours lorsque Voyce rencontre des représentants des médias. Désolé.
MHV Industries avait réuni environ 1 000 000 $, une somme qui correspond à environ 8 000 000 $ en devises de 2025, et avait des engagements pour davantage de pognon. C’est sur la base de ce soutien que la petite firme avait lancé la construction de l’usine de Kanata.
Les travaux sur le Spectra 1 avaient commencé en 1968. Au plus tard à la fin d’octobre 1969, un sextuor de prototypes avait subi une série de tests et se portait à merveille. La petite équipe de MHV Industries avait également terminé plus de 50 véhicules de série, du moins c’est ce que prétend la firme.
Croiriez-vous qu’un de ces prototypes est présenté à Ottawa, lors d’un événement spécial de 3 jours centré sur la Fête du Dominion, qui se tient les 29 juin, 30 juin et 1er juillet 1969 sur le site de ce qui est alors le Musée national des sciences et de la technologie, l’actuel Musée des sciences et de la technologie du Canada, une institution sœur / frère du superbe Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, également situé à Ottawa?
Parmi les diverses activités proposées pendant ces 3 jours, il y a de brèves promenades à bord d’un vieil omnibus à deux étages.
Il se trouve que le Musée des sciences et de la technologie du Canada possède dans sa collection un omnibus à deux étages de 1921 fabriqué par une firme américaine de transport en commun / fabricant d’omnibus bien connue, Fifth Avenue Coach Company.
L’omnibus en question, le No 1 rien de moins (Bonjour, EG!), est un des 4 omnibus commandés à l’automne 1921 par ce qui est alors la Toronto Transportation Commission (TTC) de… Toronto, l’actuelle Toronto Transit Commission. Ces 4 véhicules sont en fait les tout premiers omnibus à essence commandés et exploités par la TTC.
Cet omnibus pourrait-il être celui utilisé pour divertir des visiteuses et visiteurs en 1969, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur? Votre humble serviteur pense que c’est le cas.
Incidemment, cet omnibus est un des 9 véhicules d’époque prêtés au Musée national des sciences et de la technologie par la TTC en octobre ou novembre 1968, et ce pour une durée indéterminée. Et oui, à ce qu’il semble, au moins certains des véhicules sont finalement donnés au musée. L’omnibus à deux étages de Fifth Avenue Coach est évidemment l’un d’eux.
En prévision de la question qui va sans doute se coalescer dans votre petite caboche, veuillez trouver ci-joint une photo de l’omnibus de la TTC en question…

Le premier omnibus à essence de la Toronto Transportation Commission tel qu’il se présente à l’automne 1921, à l’usine de Fifth Avenue Coach Company, New York, New York. Anon., « Omnibuses for Toronto Transportation Commission. » Canadian Railway and Marine World, octobre 1921, 551.
Incidemment, encore, un Avro Type 504 de ce qui est alors le Musée national de l’aviation, l’actuel Musée de l’aviation et de l’espace du Canada, survole apparemment le Musée national des sciences et de la technologie lors du susmentionné événement festif spécial de 1969, mais revenons au Spectra 1.
Les susmentionnés prototypes de cet aéroglisseur se révèlent assez rapides, atteignant des vélocités d’environ 55 km/h (environ 35 mi/h) sur terre.
Ces vélocités sont atteintes grâce à une hélice, montée à l’arrière du véhicule, qui est entraînée par un petit moteur à piston. Un autre petit moteur à piston entraîne une paire de soufflante de sustentation qui créent le coussin d’air sur lequel flotte le Spectra 1, grâce à sa jupe flexible.
Parlant (tapant?) de flotter, un Spectra 1 avec ses deux moteurs éteints flotte joyeusement sur l’eau. Une ou deux pagaies seraient bien sûr très utiles pour revenir sur la rive.
La coque principale du véhicule est un composant en fibre de verre moulé fabriqué par Polyfibre Limited de Renfrew, Ontario, pas trop, trop loin d’Ottawa, soit dit en passant. Les moteurs, quant à eux, proviennent de Kohler of Canada Limited de Malton, Ontario, près de Toronto, une filiale d’une firme de fabrication américaine bien connue, Kohler Company.
Et non, ami(e) lectrice ou lecteur, aucun des deux moteurs n’est équipé d’un silencieux efficace, ce qui signifie que conduire un Spectra 1 est DUR POUR LES TYMPANS!
En juillet 1969, un journaliste du The Ottawa Citizen, un journal quotidien publié à… Ottawa, déclare que le tintamarre produit par un Spectra 1 est à peine moins assourdissant que celui d’un avion de ligne à réaction quadrimoteur Douglas DC-8 au décollage. AYOYE!
Incapable comme elle ou il est d’entendre le trafic qui approche, la personne au volant d’un Spectra 1 serait sage de rester loin des routes et voies ferrées.
Vous aurez bien sûr remarqué que la conductrice ou conducteur et la passagère ou passager d’un Spectra 1, toutes deux placé(e)s l’un(e) derrière l’autre, sont, à toutes fins utiles, totalement exposé(e)s aux éléments. Fonçant à toute vitesse sur l’eau, il serait judicieux de porter un maillot de bain ou une combinaison de plongée. Des lunettes de protection pourraient également être une bonne idée, peu importe où la conductrice ou conducteur d’un Spectra 1 veut aller.
Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur qui n’aime pas être trempé(e), MHV Industries étudie apparemment la possibilité de concevoir une sorte de bulle pour améliorer le confort de la conductrice ou conducteur et de la passagère ou passager de son Spectra 1.
Oh, avant que je ne l’oublie, voici une vue en gros plan d’un Spectra 1 typique...

Une bonne vue de l’hélice et des deux gouvernails d’un aéroglisseur récréatif MHV Spectra 1 typique à l’usine de MHV Industries Limited, Ottawa, Ontario. Paddy Gardiner, « Ottawa shaping up as ACV manufacturing centre. » The Saturday Citizen, 1er novembre 1969, 8.
Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur, pour citer / paraphraser le titre de l’article publié début novembre 1969 par The Saturday Citizen, l’édition du week-end du The Ottawa Citizen, des mots traduits ici, la capitale nationale du Canada est en effet en train de devenir un centre de fabrication d’aéroglisseurs.
Voyez-vous, outre MHV Industries, la région entourant Ottawa abrite un autre fabricant d’aéroglisseurs, Canahover Limited, la filiale canadienne d’un fabricant américain d’équipements électriques, Bogue Electric Manufacturing Company, et c’est vous qui digressez maintenant. Revenons donc à notre histoire.
Et oui, encore, si vous êtes aussi silencieuse ou silencieux qu’une souris, votre humble serviteur pourrait envisager la possibilité de pontifier à propos de Canahover et de son HoverRover à un moment donné dans le futur, mais revenons à notre histoire. Encore.
Le susmentionné Voyce est convaincu que le Spectra 1, polyvalent et relativement peu coûteux, se révélerait capable de conquérir une partie du marché jusqu’alors occupé par les bateaux à moteur, motoneiges et véhicules tout-terrain.
De fait, un autre membre de la direction de MHV Industries estime que le nouvel aéroglisseur, capable de fonctionner 12 mois par an, est un truc amusant, en traduction, « susceptible d’avoir un effet aussi spectaculaire sur le marché des machines de plaisance du futur que le Ski-Doo de Bombardier il y a quelques années. »
Votre humble serviteur a-t-il besoin de vous rappeler la révolution des loisirs d’hiver provoquée par l’apparition sur le marché des premiers Ski-Doo, au cours de l’hiver 1959-60? Je ne le pensais pas.
Un journaliste travaillant pour le célèbre magazine américain Time n’est peut-être pas très enthousiasmé par l’avenir prédit (espéré?) par MHV Industries et, des propos traduits ici, son « auto tamponneuse de parc d’amusement avec une grosse soufflante à l’arrière. » Cette firme, affirme-t-elle ou -il dans un numéro de janvier 1970 de cet hebdomadaire, des propos encore une fois traduits ici, « a fait naître le spectre d’un Aéroglisseur bruyant dans chaque garage. »
Votre humble serviteur se demande comment les lectrices ou lecteurs réagissent à un commentaire de Voyce publié dans l’article et traduit ici : « Le premier sentiment qu’on ressent sur notre appareil en est un de panique pure et simple. » Wah! Ah oui, et n’oublions pas que ce même Voyce admet que le Spectra 1 a tendance à éjecter son pilote si ce dernier s’arrête un peu trop vite dans l’eau. Je ne plaisante pas. Avec des amis comme ça…
Votre humble serviteur doit-il vous remettre en mémoire l’expression un avion dans chaque garage, ami(e) lectrice ou lecteur fana d’aviation? Oh, vous n’en aviez pas entendu parler. Vermouilleux. Laissez-moi vous la mecspliquer.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale se termine, en 1945, il y a un grand espoir qu’une période de croissance rapide de la propriété d’avions légers / privés allait commencer aux États-Unis. Après tout, un grand nombre de jeunes Américains au sang chaud avaient appris à voler pendant le conflit. Ils voudraient sans doute continuer à voler, n’est-ce pas? De nombreuses petites firmes sont par conséquent créées partout aux États-Unis pour réaliser le vieux rêve de…un avion dans chaque garage. Tadaa…
De fait, selon certains, le nombre d’avions légers / privés produits chaque année aux États-Unis pourrait passer d’environ 37 500 en 1945 à près de 525 000 en 1955. Wah!
Des semaines et mois passent. De nombreux jeunes gens rentrant chez eux achètent une bague pour leur petite amie. Ces jeunes mariés se procurent une automobile, une maison peut-être, voire même un de ces postes de télévision dernier cri peut-être. Il pourrait aussi y avoir un ou deux petit(e)s humain(e)s. Ainsi, au moment où les factures mensuelles arrivent, il reste peu de pognon pour payer les paiements d’avion.
En conséquence, le boom des avions légers / privés de l’après-guerre tombe en poussière. La plupart des nouveaux aéronefs développés sont produits en très petit nombre. La plupart des jeunes firmes créées pour les concevoir et construire font faillite avant la fin des années 1940, une décennie qui se termine en décembre 1950 comme vous le savez très bien, mais revenons à notre histoire.
Aussi révolutionnaire que puisse être l’aéroglisseur, « des améliorations et changements de conception au cours des deux prochaines années pourraient bien être nécessaires avant qu’il ne marque des points sur les véhicules de plaisance existants, » c’est du moins ce que pense, en traduction, un journaliste du Financial Times News Service, le service de presse du quotidien financier… Financial Times de Montréal avec qui je suis vraiment d’accord.
En outre, s’il est vrai qu’il ne faut que quelques minutes pour apprendre à conduire un Spectra 1, il faut beaucoup plus de temps pour devenir un pilote expert. Voyez-vous, en courant sur un coussin d’air, un Spectra 1, ou tout autre aéroglisseur similaire d’ailleurs, peut glisser très facilement sur le côté, surtout par temps venteux.
Les obstacles peuvent également surgir à une vitesse surprenante, une occurrence potentiellement dangereuse pour un véhicule dont la seule méthode de freinage à grande vitesse est l’arrêt du moteur qui entraîne son hélice. Un arrêt qui peut entraîner l’éjection sans cérémonie de son conducteur ou conductrice de son siège. Ayoye…
À quel point le Spectra 1 serait-il bon marché, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur grippe-sous? Une bonne question. MHV Industries prévoit de vendre sa machine entre environ 1 600 $ et 2 000 $, des sommes qui correspondent à environ 12 800 $ à 16 000 $ en devises de 2025.
En comparaison, une bonne motoneige bas de gamme ne vous aurait pas coûté plus d’environ 600 $ ou 700 $, des sommes qui correspondent à environ 4 800 $ et 5 600 $ en devises de 2025.
Remarquez, comme vous et moi le savons, cette motoneige n’aurait fonctionné qu’en hiver. Pis encore, l’utilisation inconsidérée des motoneiges est connue pour endommager les pelouses et champs cultivés, ce qu’un aéroglisseur ne ferait pas.
Et oui, les différences de prix entre les différents modèles de Spectra 1 sont en grande partie liées à la puissance du moteur utilisé pour propulser ces petits aéroglisseurs. Alors que la version la moins puissante du Spectra 1 peut atteindre une vitesse d’environ 40 km/h (environ 25 mi/h) sur l’eau et plus d’environ 70 km/h (environ 45 mi/h) sur de la glace ou de la neige bien tassée, la version la plus puissante peut atteindre jusqu’à environ 80 km/h (environ 50 mi/h) sur l’eau et plus d’environ 120 km/h (environ 75 mi/h) sur de la glace ou de la neige bien tassée, selon les dires de MHV Industries. Wah!
MHV Industries travaille peut-être sur les plans d’une sorte de traîneau à coussin d’air qui serait tracté par son Spectra 1. Remarquez, ses ingénieurs travaillent peut-être aussi sur les plans de 2 autres modèles d’aéroglisseurs récréatifs.
Il est intéressant de noter que c’est à Toronto et non Ottawa que Voyce tient la conférence de presse d’octobre 1969 au cours de laquelle il révèle tous ces détails croustillants. La raison de ce choix peut être liée à la démonstration qui a lieu dans le port de Toronto / baie de Toronto après la conférence de presse, ou au nombre de clientes et clients potentiel(le)s qui vivent dans cette partie de l’Ontario. Quoi qu’il en soit, les personnes présentes sont impressionnées et cela se voit.
Voyez-vous, de nombreux articles paraissent dans des journaux canadiens à la fin d’octobre et au début de novembre 1969, et ce dans quelques provinces (Colombie-Britannique, Nouveau-Brunswick, Ontario, Québec et Saskatchewan par exemple). Au moins un d’eux comporte des photographies. Ces photographies-ci pour être plus précis…

Un aéroglisseur récréatif MHV Spectra 1 typique mis à l’épreuve, port de Toronto / baie de Toronto, Toronto, Ontario. Stan Davies, « Hovercraft for two rides land, water. » Toronto Daily Star, 1er novembre 1969, 82.
Une autre photographie sortie à la fin octobre, cette fois aux États-Unis. Cette photo...

Jack L. Gorman, président d'Air Cushion Vehicles Limited de Salem, Oregon, au volant d’un aéroglisseur récréatif MHV Spectra 1, typique, Gresham, Oregon. « And, it’s unsinkable – Gresham Store’s Hover Craft, Spectra 1, Proves Practical Sportsman’s Toy. » Oregon Journal, 30 octobre 1969, G 3.
Au début de novembre 1969, une petite équipe de MHV Industries est à Gresham, Oregon, plus précisément à la Gresham Better Living and Trade Fair. Elle a un Spectra 1 en exposition. L’équipe présente également un bref film qui montre un véhicule similaire effectuant des manœuvres assez spectaculaires.
Votre humble serviteur a l’impression que quelqu’un de Four Seasons Recreation Vehicles Incorporated, de Gresham, le distributeur local du Spectra 1, est également sur place pour répondre aux questions.

Un quidam non identifié au volant d’un aéroglisseur récréatif MHV Spectra 1 typique, Crandon Park, Key Biscayne, Floride. Jim Martenhoff, « Air Cushion Craft Introduced – This Boat Floats Through the Air. » Miami Herald, 13 décembre 1969, B-1.
Début décembre, une petite équipe de MHV Industries arrive en Floride. Une démonstration qui a lieu peu après, dans la marina de Crandon Park, un grand parc urbain de Key Biscayne, Floride, près de Miami, attire beaucoup d’attention. Après tout, le petit aéroglisseur est bien adapté à l’environnement du sud de la Floride, de ses plaines sèches à ses prairies inondées.
Ceci étant dit (tapé?), les gens de MHV Industries semblent laisser entendre qu’une version du Spectra 1 conçue pour résister à l’humidité, à la salinité et aux températures du Sunshine State, ou état ensoleillé, est en vue.
Voyez-vous, les eaux salées de l’état ont tendance à encrasser le carburateur du Spectra 1. De plus, son hélice en bois a tendance à se détériorer rapidement, à cause de l’humidité.

Emile Spehar, président d’Interstella Distributors Limited d’Oakville, Ontario, au volant d’un aéroglisseur récréatif MHV Spectra 1 typique, Owen Sound, Ontario. Jerry Rogers, « Down to earth machine you can ‘fly’ – Two-man hovercraft arrives with blast of hot air. » The Spectator, 3 janvier 1970, 29.
À la mi-décembre, une petite équipe de MHV Industries s’installe dans un motel à Owen Sound, Ontario. Elle est là pour rencontrer Emile Spehar, président d’Interstella Distributors Limited d’Oakville, Ontario, près de Toronto, la nouvelle firme qui détient les droits de distribution du Spectra 1 entre Kingston, Ontario, et la frontière Ontario-Manitoba.
Au début, les choses ne se passent pas très bien. Pendant deux jours, de petits problèmes techniques empêchent le petit aéroglisseur de fonctionner à pleine capacité. Lorsque le Spectra 1 fonctionne finalement comme prévu, les spectatrices et spectateurs sont impressionné(e)s.
Pour citer, en traduction, Reginald R. « Reg » Fife, un spécialiste des relations publiques qui participe à la démonstration : « C’est du travail missionnaire. Certaines personnes vendent Dieu. Nous vendons des aéroglisseurs. »
Début janvier 1970, MHV Industries a une petite équipe à San Francisco, Californie, où elle participe au… San Francisco National Sports and Boat Show. Étant donné qu’il est apparemment le seul aéroglisseur exposé, le Spectra 1 de l’équipe attire vraisemblablement beaucoup d’attention.
Reid Industries Incorporated de Concord, Californie, près de San Francisco, voit le jour tout juste un tantinet avant cette date, et ceci pour distribuer ce « vaisseau spatial tout terrain, tout temps, scientifique, aérodynamique, sportif. »
Terminons la 1ère partie de cet article sur ces notes positives, voulez-vous? À plus.