Un des esprits les plus fertiles et inventifs à l’aube de l’ère télévisuelle et un des rares pionniers afro-américains de cette technologie, William Bundy Still, partie 1
Votre humble serviteur a une confession à faire. Si, si, j’en ai une. À ma grande honte, je dois avouer que je regarde beaucoup trop la télévision. Pour paraphraser mon père et d’autres Québécoises et Québécois francophones, je passe beaucoup trop de temps devant la boîte à grimaces. Voici donc un de mes nombreux secrets dévoilé.
Compte tenu des images que vous venez de voir, ami(e) lectrice ou lecteur observatrice / observateur, il ne faut pas s’étonner que le sujet de cette semaine soit de nature télévisuelle.
Comme vous pouvez bien l’imaginer, les téléviseurs que nous avons aujourd’hui ne ressemblent guère aux machins avec lesquels les premières téléspectatrices et téléspectateurs de notre grosse bille bleue doivent faire face il y a près d’un siècle. Si, si, il y a près d’un siècle.
Croiriez-vous que, au plus tard en janvier 1926, l’inventeur / ingénieur électricien écossais John Logie Baird ou, à défaut, un représentant de sa société anglaise, Television Limited, contacte le General Post Office, l’organisme gouvernemental britannique chargé de l’entretien des systèmes de la poste, de la télégraphie et de la télégraphie sans fil / radio du Royaume-Uni?
Baird veut créer des stations de télévision dans pas moins de 4 endroits au Royaume-Uni, à savoir Londres et Manchester en Angleterre, Belfast en Irlande du Nord et Glasgow en Écosse.

Un prototype de la caméra de télévision mécanique développée par l’inventeur / ingénieur électricien écossais John Logie Baird. Le disque rotatif avec ses nombreux trous disposés en spirale, le long de son bord, est bien visible. Ch. de Caters, « La vision à distance est-elle un fait accompli? » Sciences et Voyages, 3 septembre 1925, 11.
Il faut savoir que ce que Baird développe est connu sous le nom de télévision mécanique. Son équipement se compose de caméras et téléviseurs équipés d’un disque rotatif qui contient de nombreux trous disposés en spirale, le long de son bord. La caméra balaye une scène et génère un signal qui est envoyé sur les ondes au téléviseur, qui l’affiche.
Les téléviseurs que vous ou moi possédons peut-être actuellement dans nos humbles demeures fonctionnent sur des principes complètement différents, grâce aux diodes électroluminescentes (DEL, en anglais LED) ou aux diodes électroluminescentes organiques (DELO, en anglais OLED), en d’autres mots à de minuscules dispositifs qui émettent de la lumière lorsqu’un courant électrique les traverse, mais revenons aux années 1920.
En août 1926, le General Post Office accorde à Television, oui, la firme, une paire de licences de télédiffusion, une première mondiale, et ce à une paire de stations situées à Londres et Harrow, à proximité, ou est-ce à Harrow-on-the-Hill, toute aussi proche. Quoi qu’il en soit, des émissions expérimentales commencent peu après, une autre première mondiale, je pense.
Soit dit en passant, la station de Harrow / Harrow-on-the-Hill est située à un endroit connu sous le nom de Green Gables, en français pignons verts, un nom qui peut être familier à quelques personnes. D’accord, d’accord, à beaucoup de personnes, des personnes qui ont lu et relu les romans détaillant l’histoire de la vie d’Anne Shirley, plus tard Anne Blythe, la bien-aimée personnage de fiction créé en 1905 par l’auteure canadienne Lucy Maud Montgomery.
Si, si, en 1905. Le roman Anne – La maison aux pignons verts n’est publié qu’en 1908, en anglais, en mars ou avril, aux États-Unis.
Réalisant comme je le fais maintenant que nous sommes peut-être en voie de créer un article démesurément long, laissons de côté tout espoir de fournir une histoire détaillée des premiers jours de la télévision en nous limitant à dire que Baird n’est en aucun cas la seule personne à s’intéresser à cette technologie.
D’accord, d’accord, ami(e) lectrice ou lecteur qui agite un drapeau. Ne pétez pas les plombs.
Ce qui peut bien être la première démonstration des principes de base de la télévision en sol québécois / canadien a lieu au Salon du radio qui se tient à Montréal, Québec, du 24 au 29 septembre 1928. Les braves gens du Montreal and District Radio Club Incorporated de… Montréal offrent tout un spectacle à leur kiosque. Voyez-vous, leur installation est divisée en trois sections qui, même si l’équipement lui-même est de la plus simple construction, présentent adéquatement les principes de base de la télévision mécanique.
Ce qui prouve que la meilleure façon de démontrer une technologie n’est pas nécessairement un bidule complexe, coûteux et trop souvent fragile, une idée, nenni, un commandement que les planificatrices et planificateurs de l’interprétation ainsi que les conceptrices et concepteurs de dispositifs interactifs de musée devraient graver sur un mur de leur cubicule, mais je digresse. (Bonjour, EP!)
La 1ère section de la présentation du Montreal and District Radio Club traite du côté caméra de télévision du processus tandis que la 2ème section traite du côté téléviseur de ce même processus. La 3ème section de la présentation montre comment une source de lumière peut être utilisée pour transmettre des images.
L’ensemble de l’installation avait été conçu et construit par au moins un membre du club et un directeur du dit club, L.E. Hamilton, est souvent sur le plancher du Salon du radio pour répondre aux questions.
Selon le président du Montreal and District Radio Club, John Hayes, cette démonstration des principes de base de la télévision est une des plus complètes jamais réalisées.
En somme, le kiosque du Montreal and District Radio Club est un des plus beaux et des plus intéressants du Salon du radio.
Remarquez, les multitudes qui visitent le Salon du radio peuvent également assister à une démonstration de télévision réelle, réalisée avec un véritable et authentique téléviseur mécanique, et ce, grâce à l’équipe de la région de Montréal de la division du Québec de l’American Radio Relay League. Le gentilhomme en charge de cette présentation est un opérateur radio amateur passionné et talentueux, Thomas « Tommy » Letts de Longueuil, Québec.
Ces démonstrations faites pendant le Salon du radio peuvent bien être les premières démonstrations de télévision tenues en sol québécois / canadien.
Remarquez, encore, Canadian Electrical Supply Company Limited, « le plus important magasin de radios et d’articles électriques à Montréal », ou du moins c’est ce que prétend cette société, inclut des mots attirants dans une publicité publiée juste avant l’ouverture du Salon du radio : « Voyez notre exhibition de télévision au salon. ».
À quoi ressemble cette exhibition, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur délicieusement curieuse / curieux? Une bonne question. Canadian Electrical Supply peut, je répète peut, avoir exposé et, peut-être, fait la démonstration d’un kit de télévision mécanique destiné aux expérimentateurs amateurs, un kit produit par une firme américaine récemment créée, Insuline Corporation of America Incorporated.
Une publicité contemporaine indique que Canadian Electrical Supply vend ces kits pour la misérable somme de 70 $, un montant qui correspond à environ 1 225 $ en devises de 2025. Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur grippe-sous, ce qu’un expérimentateur amateur obtient pour ce tas de foin, c’est un kit, et rien de plus.

Un des kits de téléviseurs mécaniques produits pour les expérimentateurs amateurs par Insuline Corporation of America Incorporated, et celui qui est montré dans une publicité publiée par Canadian Electrical Supply Company Limited de Montréal, Québec, dans un numéro de septembre 1928 du quotidien montréalais La Patrie. Anon., « New Products for Dealers to Sell. » Radio Retailing, novembre 1928, 71.
Incidemment, Insuline Corporation of America vend ses kits entre 37.50 $ ÉU et 65 $ ÉU, des sommes qui correspondent à environ 980 $ et 1 700 $ en devises de 2025. Ces différences de prix s’expliquent par le degré d’exhaustivité de chaque kit.
On se demande si des expérimentateurs amateurs montréalais achètent quelques-uns des kits offerts par Canadian Electrical Supply, surtout après avoir lu les mots suivants, rédigés par un journaliste du quotidien montréalais Le Devoir, Alexis Gagnon, sous le nom de plume fantaisiste de Marc Oni, et…
Oui, ce nom de plume est un jeu de mots basé sur le nom de l’inventeur / pionnier de la radio italien Guglielmo Giovanni Maria Marconi, un membre du tristement célèbre Partito Nazionale Fascista depuis septembre 1923 mentionné dans des numéros de décembre 2018, avril 2019 et mai 2020 de notre électrisant blogue / bulletin / machin. Pouvons-nous revenir à la citation que votre humble serviteur s’apprêtait à vous offrir? Merci.
Nous prions encore une fois nos [lectrices et] lecteurs de ne pas se laisser berner par les merveilles que l’on prête à la télévision. Dans l’état actuel du développement de cette science, il n’y a pas de réception à plus de [environ 32 kilomètres] vingt milles du poste émetteur. Plus loin, il devient pratiquement impossible de distinguer une face humaine d’une jambe. En plus, en dedans de [environ 32 kilomètres] vingt milles, la réception est rudimentaire, l’image est floue. Un mouvement un peu vif du bras et celui-ci disparaît subitement, à moins que ce ne soit la tête et qu’on reste avec un bras.
Croiriez-vous que le maire de Montréal, le plus grand que nature Camillien Houde, un gentilhomme mentionné dans des numéros de septembre 2023 et mars 2024 de notre tout aussi plus grand que nature blogue / bulletin / machin, a quelques mots à dire sur la télévision dans le discours d’ouverture qu’il prononce le jour de l’ouverture du Salon du radio? Et les voilà…
Mais lorsqu’il s’agira du radio-télévision et que nous pourrons synchroniser notre radio non seulement pour entendre l’opéra, le vaudeville, un service religieux ou autre chose au programme, mais aussi pour voir en même temps le spectacle, quand nous aurons en plus le radio portatif comme d’aucuns prétendent que nous l’aurons, et qu’un homme dans la rue pourra attacher l’antenne de son radio-télévision sur son chapeau pour se mettre en communication orale et visuelle avec moi, où que je me trouve, je me propose alors, pour ma part, de garder ma longueur d’onde bien secrète!
Des paroles prophétiques, ne pensez-vous pas, ami(e) lectrice ou lecteur?
Ayant trouvé des versions anglaise et française des mots que nous venons de lire, votre humble serviteur ne peut pas affirmer avec certitude si Houde les prononce en anglais ou en français, étant donné qu’il parle les deux langues lors de son discours d’ouverture. Désolé.
Incidemment, la boutade de Houde sur le fait de garder secrète sa longueur d’onde provoque une réaction jubilatoire parmi l’auditoire qui écoute ses paroles, quelle que soit la langue dans laquelle elles sont prononcées.
Euh, toutes mes excuses pour cette digression excessivement longue sur la Selon du radio de 1928.
Une brève digression si vous me le permettez. La 2ème démonstration de télévision en sol québécois / canadien peut, je répète peut, avoir lieu au Salon du radio tenu à Québec, Québec, entre les 3 et 5 octobre 1928. Le téléviseur mécanique impliqué dans cet événement vient des États-Unis. Il est exposé dans le kiosque installé par le propriétaire d’un magasin de radio local, Alphonse H. Houde. Mieux encore, Houde a prétendument des téléviseurs à vendre dans son magasin ce même mois.
L’intérêt de Houde pour la nouvelle invention peut être lié à une tentative désespérée et, finalement, infructueuse de sauver son entreprise. Voyez-vous, le contenu du magasin de Houde est vendu aux enchères en décembre 1928, suite à sa faillite.
Et non, ami(e) lectrice ou lecteur, votre humble serviteur doute que Houde soit un proche parent du maire de Montréal. Ceci étant dit (tapé?), n’oublions pas que pratiquement toutes et tous les Québécoises et Québécois francophones « de souche, » pour utiliser une expression un peu chargée, toutes et tous les 6.75 millions environ d’entre elles et eux, ont un ou plus d’un ancêtres communs. Comment pourrait-il en être autrement alors que la population de la Nouvelle-France en 1763, lorsque cette colonie française devient une possession britannique, tourne autour de 70 000 personnes? Salut, cousine et cousin!
La 3ème démonstration de télévision en sol canadien suit peu de temps après la 2ème, un peu après la mi-octobre 1928, et ce, des mots traduits ici, dans « la meilleure maison d’approvisionnement pour la radio et l’automobile au Canada, » ou du moins l’affirme Wentworth Radio & Auto Supply Company Limited de Toronto, Ontario. Le téléviseur mécanique en question est fabriqué par une firme américaine, Daven Radio Corporation. Wentworth Radio & Auto Supply vend ses téléviseurs pour la misérable somme de 135 $, une somme qui correspond à près de 2 375 $ en devises de 2025.
Le mot télévision est apparemment inventé en 1900, soit dit en passant, je ne plaisante pas, par l’enseignant / ingénieur militaire / scientifique russe Konstantin Dmitriyevitch Perskiy, pour une présentation, « Télévision au moyen de l’électricité, » faite en août de la même année, à Paris, France, au Congrès international d’électricité qui se tient parallèlement à l’Exposition universelle internationale de 1900.
Et non, votre humble serviteur n’a pas encore oublié notre intention de ne pas finir avec un article excessivement long. Détendez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur, détendez-vous.
On peut à juste titre soutenir que l’histoire de cette semaine commence en fait début novembre 1916 avec la naissance, à Danville, Kentucky, de William Bundy « Bill » Still.
Le père de Still n’est autre que William Grant Still, Junior, un compositeur afro-américain de renom souvent considéré comme étant le doyen des compositeurs afro-américains.
Doté d’un talent et d’aptitudes techniques hors du commun mais vivant dans un pays où le racisme et la ségrégation sont des réalités incontournables et, trop souvent, mortelles, Still assemble son premier récepteur radio basique, dans une boîte à cigares, et ce à New York, New York, en 1927, dans l’atelier où lui et son père construisent des chemins de fer miniatures et les décors qui les entourent. Il a d’ailleurs des ennuis avec ses parents pour avoir négligé ses études, les dites études comprenant des cours de piano et violon.
Still n’obtient pas de bons résultats à la Brooklyn Technical High School, à New York. Voyez-vous, il passe tellement de temps à développer ses postes de radio et à en terminer certains pour ses amis les plus proches qu’il réussit à peine à obtenir son diplôme. Remarquez, il travaille également à temps partiel dans quelques magasins de radio. Voyez-vous, Still a un objectif en tête.
En 1932, à l’âge de 15 ans, il assemble un émetteur radio et obtient une licence d’opérateur radio amateur.
Still publie également des petites annonces dans divers journaux newyorkais publiés en hongrois, polonais et yiddish, informant leurs lectrices et lecteurs qu’il peut réparer des postes de radio moyennant des frais.
Soit dit en passant, le yiddish est une langue germanique née dans des communautés juives d’Europe centrale et orientale qui comprend des éléments de vocabulaire hébreu et slave, mais revenons à Still.
Le séjour de cet adolescent au College of the City of New York, à… New York, est bref. Ainsi se termine l’éducation formelle de Still, sans parler du rêve de son père qu’il aille au Massachusetts Institute of Technology et devienne ingénieur.
Et oui, vous avez raison. Cette prestigieuse institution de haut savoir est mentionnée à de nombreuses reprises dans notre tout aussi prestigieux, enfin presque, blogue / bulletin / machin et ce depuis juillet 2019.
Quoi qu’il en soit, Still trouve rapidement un emploi chez quelques fabricants d’émetteurs (et récepteurs?) radio situés à New York, je pense. Un d’entre eux peut, je répète peut, être Marine Radio Manufacturing & Electric Company. Deux ans après avoir rejoint l’équipe de cette firme, Still est son ingénieur en chef adjoint.
Still ouvre son propre, bien que plus petit magasin de radios à Brooklyn, un des arrondissements de New York, à un moment donné au cours de la seconde moitié des années 1930.
Plus tard, Still ouvre un magasin plus grand, avec un studio d’enregistrement, à Jamaica, un quartier / village situé à Queens, un autre arrondissement de New York. Les affaires vont bien.
Certains des musiciens qui travaillent dans son studio sont très connus à l’époque, et le restent jusqu’à aujourd’hui dans plus d’un cas. Il suffit de citer
- le chanteur / compositeur / éditeur / pianiste de jazz / producteur de théâtre / promoteur afro-américain Clarence Williams,
- le chanteur / compositeur / organiste / pianiste de jazz afro-américain Thomas Wright « Fats » Waller, et
- le compositeur / pianiste de jazz afro-américain James Price « Jimmy » Johnson.
Un autre client est l’arrangeur de l’arrangeur / chef d’orchestre / dessinateur / musicien / violoniste espagnol Xavier Cugat, né Francisco de Asís Javier Cugat Mingall de Bru y Deulofeu.
Still semble commencer à travailler sur la télévision en 1938, voire en 1937.
De fait, il semble que Still joue un rôle central dans la première expérience de télévision faite par un ministre afro-américain, l’évêque Robert Clarence Lawson, fondateur de la Church of Our Lord Jesus Christ of the Apostolic Faith, à la fin du mois d’octobre 1938. Le raccordement de télévision est installé dans le studio d’une station radio, WBNX, située dans le Bronx, un des arrondissements de New York. Lawson exécute son programme habituel de prédication et chant.
À un moment donné en 1939, je pense, Still fonde Jamaica Radio & Television Service, à Jamaica.
Selon un bref article publié début novembre 1939 par un service de presse afro-américain, Associated Negro Press Incorporated, Still est, et je cite, en traduction,
un des rares jeunes hommes de sa race à avoir mené des expériences sur le dernier développement de la radio, la télévision. Sous le nom commercial de « Armstill Televisors, » le jeune Still commercialise un téléviseur qu’il a développé. Il a également inventé un circuit qui élimine le bruit statique, l’empêchant de fragmenter l’image. Son magasin expérimental se trouve à Jamaica, NY.
À un moment donné, probablement en 1939 ou 1940, Still installe un téléviseur et une caméra de télévision, peut-être de sa propre conception, dans la vitrine de son magasin. Leur présence ne passe pas inaperçue.
Croiriez-vous que, en 1939 et 1940, Still vend et installe supposément plus de 150 téléviseurs dans la région de New York? Plus de 50 d’entre eux donnent satisfaction dès le moment où ils sont branchés et connectés à leur antenne. La centaine d’autres, installés dans des immeubles multiétages de la mégalopole américaine, nécessitent des réglages plus ou moins élaborés de leurs antennes.
Still aurait vendu plus de téléviseurs en 1939 et 1940 que tous ses concurrents de Jamaica réunis.
Still vend également des kits de télévision expérimentaux à des passionnés. Chacun d’entre eux coûte 65 $ ÉU américains, une somme qui correspond à environ 2 100 $ en devises de 2025.
Votre humble serviteur ne peut pas affirmer avec certitude que Still fabrique la plupart des téléviseurs qu’il vend. Ceci étant dit (tapé?), il peut bien avoir livré des téléviseurs faits sur mesure à certaines des firmes qui deviennent par la suite d’importants fabricants de téléviseurs. Ces firmes peuvent, je répète peuvent, comprendre des entités comme Zenith Radio Company, Westinghouse Electric and Manufacturing Company, Radio Corporation of America, Philco Radio & Television Company et General Electric Company.
Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur assidu(e), General Electric ainsi que Westinghouse Electric and Manufacturing sont mentionnées dans plusieurs numéros de notre exceptionnel blogue / bulletin / machin, et ce depuis avril et juillet 2018.
Croiriez-vous que Still fournit supposément au City of New York Police Department des petits téléviseurs qui peuvent être placés à l’intérieur de véhicules de police? Je ne plaisante pas. Ces téléviseurs auraient permis aux policiers en patrouille de recevoir des portraits de personnes disparues ou criminels recherchés, et…
Votre humble serviteur reconnaîtrait ce regard dubitatif n’importe où, ami(e) lectrice ou lecteur. Vous ne croyez pas vraiment que Still ait fourni ces petits téléviseurs, n’est-ce pas? En vérité, j’avais moi aussi des doutes, du moins jusqu’à ce que je tombe sur cette photographie…

Une photographie composite montrant William Bundy Still en train de tripoter les commandes d’un petit téléviseur de sa propre conception, et ce à bord d’une automobile. Anon., « Car Television Is Here! » Radio-Craft, août 1941, couverture.
Je sais, je sais, la photographie que nous venons de voir est une image composite. Ceci étant dit (tapé?), Still fournit de nombreuses informations et un schéma fonctionnel décrivant comment construire un petit téléviseur pouvant être monté dans une automobile dans le numéro de septembre 1941 du magazine mensuel américain Radio-Craft. Malheureusement, il semble que la deuxième partie de cet article n’est jamais publiée.
Ceci étant dit (tapé?), à ce qu’il semble, Still installe un petit téléviseur de sa propre conception dans son automobile Chrysler De Soto en 1941, ce qui est très probablement une première mondiale. Il avait commencé ce projet l’année précédente, et…
Euh, Still n’est pas le premier à développer un téléviseur conçu pour fonctionner dans une automobile, dites-vous (tapez-vous?), ami(e) lectrice ou lecteur? Non... Dites-moi. Une firme allemande, C. Lorenz Aktiengesellschaft, a un tel téléviseur à petit écran (environ 9 x 11 centimètres (environ 3.5 x 4.5 pouces)) exposé dans les éditions 1937 et 1938 de la Große Deutsche Rundfunk-Ausstellung qui se tiennent à Berlin, Allemagne? Wah! J’admets mon erreur, et…
Au moins une série de tests a lieu à Berlin dès juin 1934? Re-wah!
Ceci étant dit (tapé?), Still peut fort bien être le premier Nord-Américain à développer un téléviseur conçu pour fonctionner dans une automobile.
Après avoir dit (tapé?) tout ceci, je ne peux pas affirmer avec certitude que des voitures de patrouille du City of New York Police Department équipées de petits téléviseurs écument effectivement les rues de New York. D’une certaine manière, j’en doute. Voyez-vous, c’est précisément le genre de choses que des journaux et magazines de l’époque auraient inséré dans leurs colonnes, et il n’y a aucune trace d’une telle insertion, et ceci est la fin de notre histoire pour aujourd’hui, et…
Vous avez une question, n’est-ce pas, ami(e) lectrice ou lecteur? Quand étudierons-nous enfin la photographie au début du présent texte? Au bon moment, au bon moment. Maintenant, allez ailleurs. La dinde végétalienne dans mon fourneau est presque prête.
À plus.