« Tout un orchestre dans un chapeau » – Victor Theodore Hoeflich, American Merri-Lei Corporation de New York, New York, et le chapeau radio Man from Mars, partie 1
Salutations, ami(e) lectrice ou lecteur, et bienvenue dans un autre numéro de décembre 2024 de notre festif blogue / bulletin / machin. Vu la période de l’année, et parce que cela lui semblait une bonne idée, votre humble serviteur a décidé de rompre avec notre tradition anniversairiale pour la 3ème fois consécutive, et ce afin de vous amener un sujet qui est passé à la trappe quand j’ai mal calculé la longueur non pas d’un, mais de deux articles de septembre 2024 (3 parties au lieu de 2) – et d’un article d’août 2024 (4 parties au lieu de 3). Gros oups…
Ces erreurs de calcul sont d’autant plus irritantes que j’attendais avec impatience l’idée de pontifier sur un chapeau radio. Quoi qu’il en soit, êtes-vous prêt(e) à en mettre un et à guincher? Bon pour vous!
Soit dit en passant, Regards est un magazine d’information français lancé en 1932 et idéologiquement proche du Parti communiste français (PCF).
L’équipe de cet hebdomadaire, un des premiers magazines français à promouvoir le photojournalisme, traite de sujets aussi variés que le féminisme, le quotidien du petit peuple, la vie dans les colonies françaises, etc., et ce avec à la fois une maîtrise et un modernisme remarquables.
Remarquez, cette même équipe suit beaucoup plus qu’un peu trop la ligne de pensée dictée par le PCF lorsqu’elle aborde des questions liées au communisme ou au paradis du prolétariat, autrement dit à l’Union des républiques socialistes soviétiques. Et oui, le bout concernant le paradis est effectivement du sarcasme.
Regards existe encore en 2024, soit dit en passant. C’est un mensuel indépendant, mais revenons à notre histoire.
Cette histoire commence début juillet 1896 avec la naissance, à Philadelphie, Pennsylvanie, de Victor Theodore Hoeflich. Cet adolescent intelligent déménage à Portland, Oregon, avec sa famille au plus tard en 1911. Vers cette époque, ou un tantinet plus tôt, il rêve d’aller en Chine comme ingénieur métallurgiste.
En avril 1920, Hoeflich ainsi que deux jeunes musiciens, apparemment peu ragoutants, Frederick D. « Fred » Jeannet et Roy Adams, fondent une petite firme, Victor Inventions Company de Portland, pour produire divers types de nouveautés en papier. Les affaires semblent aller bien. Ceci étant dit (tapé?), Victor Inventions peut avoir fait faillite vers 1926. Voyez-vous, en octobre de la même année, Hoeflich habite à San Francisco, Californie.
En juin 1927, Hoeflich est à New York, New York, où il incorpore, peut-être en 1926, une firme relativement petite, American Merri-Lei Corporation, qui devient assez grande au cours des années suivantes.
La base sur laquelle cette firme est construite est une machine que Hoeflich invente en 1926 pour accélérer la production de leis en papier, un lei étant une guirlande / couronne courante dans le territoire d’Hawaï / Panalāʻau o Hawaiʻi, aux Philippines et partout en Polynésie. Et oui, American Merri-Lei exporte ses leis vers le territoire d’Hawaï, où ils sont offerts aux touristes qui les ramènent chez elles et eux comme souvenirs.
De fait, au fil des ans, Hoeflich invente d’autres types de machines dont il tire parti ou qu’il vend à des concurrents.
Selon un article publié en décembre 1952 dans Camerica, le supplément hebdomadaire du journal quotidien Dayton Daily News de… Dayton, Ohio, des mots traduits ici, American Merri-Lei « fabrique 10 000 000 de chapeaux de fête par année pour les fêtard(e)s de l’Amérique du Sud jusqu’en Alaska. C’est aussi le principal fabricant aux États-Unis de paniers de noix, de bruiteurs, de leis hawaïens en papier, de couronnes de Noël en papier et d’autres accessoires de fête variés. » Et oui, tous ces produits éphémères sont fabriqués avec des outils à grande vitesse.
Remarquez, la firme attire aussi l’attention vers 1940-41 pour une invention un peu effrontée, à savoir un bruiteur muni équipé d’une main en carton. Cette main bondit vers le haut quand on souffle dans le bruiteur, donnant l’impression que la personne qui souffle fait un pied de nez à quelqu’un.
Le United States Patent Office, une agence du United States Department of Commerce, refuse tout d’abord de breveter cette babiole quelque peu effrontée, connu sous le nom de Nose Thumber, arguant que ce n’est pas dans l’intérêt du public. Ce point de vue change, au grand plaisir de Hoeflich, lorsqu’un avocat / homme politique américain bien connu, Fiorello Henry La Guardia, né Fiorello Raffaele Enrico La Guardia, maire de New York, entend parler de, essaye, aime et approuve la dite babiole.
Comme vous le savez sans doute, La Guardia est mentionnée dans un numéro de février 2020 de notre adorable et facilement approuvé blogue / bulletin / machin.
Croiriez-vous que Hoeflich joue un tout petit rôle dans les premiers jours de la folie des soucoupes volantes qui se déploie dans de nombreuses régions du globe en 1947?
Vous vous souviendrez bien sûr que, fin juin 1947, Kenneth Albert Arnold, pilote et employé du United States Forest Service à l’époque, du moins c’est ce qui est dit (tapé?) à l’époque, aperçoit 9 objets volants non identifiés, bientôt décrits comme des soucoupes volantes par des journalistes rusés, se déplaçant à très grande vitesse près du mont Rainier, dans l’état de Washington.
Arnold est évidemment mentionné dans un numéro de juin 2022 de notre blogue / bulletin / machin de haut vol, mais revenons à Hoeflich.
À la mi-juillet 1947, quelques journaux nord-américains rapportent que notre ami est d’avis que les objets volants non identifiés que des gens prétendent voir sont en fait des ballons-pilotes utilisés par des civils (United States Weather Bureau par exemple) et militaires (United States Army Signal Corps par exemple) pour déterminer la direction et vitesse du vent, et ce pendant et après la Seconde Guerre mondiale.
Victor Theodore Hoeflich et son épouse perdu(e)s dans une foule attendant le lancement d’un ballon-pilote, Palisades Amusement Park, New Jersey. Anon., « Flying Saucers? » North Bay Daily Nugget, 16 juillet 1947, 12.
Pour prouver sa théorie, Hoeflich lance au moins quelques ballons pilotes au milieu d’une foule présente dans un lieu de divertissement populaire, le Palisades Amusement Park, au New Jersey. L’histoire ne dit apparemment pas si cette foule est d’accord sur le fait que, de loin, les dits ballons pilotes peuvent être confondus avec des soucoupes volantes.
Incidemment, American Merri-Lei fabrique les cibles en bois de balsa, papier de livre et papier d’aluminium transportées vers le ciel par un certain nombre de ballons pilotes, mais revenons à cette firme et…
Vous avez une question, n’est-ce pas, ami(e) lectrice ou lecteur? Est-il possible que le bois de balsa, le papier livre et le papier d’aluminium trouvés en juin 1947 par l’éleveur américain William Ware « Mack » Brazel près de Corona, Nouveau-Mexique, des objets rapidement liés au (tristement) célèbre incident de Roswell, proviennent d’American Merri-Lei?
En d’autres termes, cette firme est-elle liée à cet incident, un non-événement qui donne naissance à une théorie du complot qui prétend que ces restes d’un ballon secret de haute altitude de détection d’ondes sonores des United States Army Air Forces (USAAF) supposément trouvés près de Roswell, Nouveau-Mexique, sont en fait les restes d’un véhicule spatial extraterrestre? Bonne question. J’aimerais pouvoir vous répondre.
Je peux toutefois vous dire que le ballon en question est un des nombreux ballons envoyés dans les cieux dans le cadre d’un programme ultra-secret lancé au début de 1946, un programme connu sous le nom de Project Mogul, dont l’objectif est de détecter les ondes sonores générées par la détonation de dispositifs nucléaires soviétiques. Des problèmes de coût, praticabilité et sécurité entraînent malheureusement l’annulation de cet ambitieux programme, fin 1948 ou début 1949, avant qu’il ne devienne opérationnel.
Et par pitié, ne me demandez pas si Hoeflich conduit la susmentionnée expérience à la demande des USAAF, dans le cadre d’une conspiration gouvernementale pour couvrir l’existence de visites extraterrestres sur notre gros bille bleu. Voyons, vous dites n’importe quoi.
Pour paraphraser hors contexte et en traduction, un Américain de 6 ans, espiègle et aventureux nommé Calvin, et au risque d’outrepasser les limites du bon goût, les gens qui croient en ces choses ne sont pas stupides. Ils et elles maîtrisent simplement des informations totalement inutiles, et totalement fausses, mais revenons à notre histoire.
En 1948, American Merri-Lei lance un bonnet à hélice / calotte à hélice / chapeau à hélice / chapeau hélicoptère qui s’avère extrêmement populaire. La firme aurait vendu environ 3 millions de ces couvre-chefs pour enfants et… Vous avez une question, n’est-ce pas, jeune ami(e) lectrice ou lecteur? Hoeflich a-t-il inventé le bonnet à hélice? Malheureusement, non.
La doxa est que ce couvre-chef est l’idée originale d’un élève du secondaire américain fasciné par la science-fiction. Dans le cadre d’un petit congrès régional de science-fiction tenu dans la maison familiale, à Cadillac, Michigan, au cours de l’été 1947, Radell Faraday « Ray » Nelson et quelques amis enfilent des costumes improvisés afin de prendre des photos amusantes qui se moquent gentiment des couvertures de magazines de science-fiction contemporains.
Un des vêtements est le premier bonnet à hélice, créé par Nelson en utilisant un morceau d’un fil de cintre, une hélice de modèle réduit d’avion et des morceaux de plastique.
Un autre adolescent américain fasciné par la science-fiction, George Henry Young, porte un bonnet similaire lors de la 5ème World Science Fiction Convention, ou Philcon, qui se tient à Philadelphie les 30 août et 1er septembre 1947. Ce couvre-chef a un succès instantané et énorme. Des fabricants américains de nouveautés (et de jouets?) s’emparent de l’idée et commencent à concevoir leurs propres versions.
Il est suggéré que la convention à laquelle participe Nelson est en fait la 6ème World Science Fiction Convention, ou Torcon, la première à se tenir en dehors des États-Unis soit dit en passant, tenue à Toronto, Ontario, entre les 3 et 5 juillet 1948, à un studio exploité par un réalisateur / producteur de télévision canadien renommé, Rai Purdy, né Horatio John Purdy.
C’est peu probable, cependant, ami(e) lectrice ou lecteur agitant un drapeau, désolé, étant donné qu’un Atomic Whirler produit par Benay-Albee Novelty Company de New York est en vente dans au moins certains endroits aux États-Unis au plus tard en mars 1948. Cette compagnie aurait vendu environ 3 millions de ces couvre-chefs juvéniles mais revenons à notre chapeau radio ou, comme on l’appelle officiellement, le chapeau radio Man from Mars.
Début mars 1949, Hoeflich se joint à la foule qui peuple la 42ème rue, une des rues principales de New York. Son casque solaire rouge vif, couronné par une paire de petits tubes à vide ressemblant à des cornes et une antenne cadre rotative (environ 90 degrés), ne passe pas inaperçu. Non monsieur.
« Qu’est-ce que Lilly Daché a que je n’ai pas?, » ironise le fier homme d’affaires, en traduction.
La Lilly Daché en question est une célèbre modiste et marchandiseuse de mode franco, ou est-elle russe d’origine polonaise, américaine. Ses couvre-chefs se vendent pour des sommes impies d’argent, proche de 80 $ ÉU dans certains cas, et cela à une époque où autant d’argent peut facilement vous acheter plus de deux douzaines de chapeaux parfaitement acceptables. Wah!
Les clientes de Daché comprennent des sommités comme l’actrice américaine Katharine Houghton Hepburn, l’actrice / chanteuse germano-américaine Marie Magdalene « Marlene » Dietrich et la militante / personnalité politique américaine Anna Eleanor Roosevelt.
Et oui, ces 80 $ ÉU correspondent à environ 1 475 $ en devises de 2024. Re-wah! Mais revenons à notre histoire, ou pas.
Voyez-vous, je me demande si l’idée du chapeau radio jaillit vraiment du crâne de Hoeflich complètement formé, reproduisant ainsi dans les temps modernes comment la déesse grecque Athiná / Athéna jaillit du crâne d’une autre divinité grecque, Zéfs / Zeus, pleinement adulte et pleinement armée.
Voyez-vous, je suis tombé sur cette photographie…
Un adolescent américain intelligent, Olin Mumford d’Atlanta, Géorgie, démontrant à son ami Pat Langley le chapeau radio qu’ils viennent de compléter. Anon., « –. » La Vie catholique illustrée, 7 avril 1946, non paginé.
Une découverte qui m’a mené à cette photographie…
Un Olin Mumford souriant portant le chapeau radio qu’il avait récemment terminé. Anon., « Something New. » Fort Myers News-Press, 25 février 1946, 5.
Maintenant, je vous demande, ami(e) lectrice ou lecteur assidu(e), est-il concevable que Hoeflich ait vu cette photographie, ou une autre photographie publiée à l’époque, ou bien qu’il ait entendu parler du chapeau radio d’environ 2.3 kilogrammes (environ 5 livres) réalisé par Olin Mumford, un étudiant intelligent fréquentant l’Atlanta Technological High School, à… Atlanta, Géorgie, au plus tard en février 1946, et ce avec l’aide d’un ami, lui aussi adolescent, Pat (Patrick?) Langley? Les esprits curieux veulent savoir.
Après tout, le chapeau radio de Mumford est mentionné dans quelques magazines américains et dans de nombreux journaux américains d’un océan à l’autre, ainsi que dans quelques / plusieurs journaux étrangers, au Canada (Nouveau-Brunswick, Ontario et Québec par exemple) et dans des pays aussi éloignés que la Suède et la Chine.
Croiriez-vous que l’adolescent reçoit une lettre d’une admiratrice suédoise de 17 ans?
Mumford a l’idée de son invention en 1945, pendant un été où il travaille sur le terrain pour une compagnie d’électricité locale et ne peut pas écouter ses émissions radio préférées.
Soit dit en passant, une partie du poids du couvre-chef plutôt lourd de Mumford résulte de l’utilisation d’une antenne d’environ 1.5 mètre (environ 5 pieds) de long.
Les articles de journaux publiés à partir de février 1946 créent à juste titre un certain émoi. De fait, quelqu’un demande à Mumford s’il peut livrer un lot de 10 chapeaux radio. L’adolescent n’y voit pas d’objection, mais préfère attendre que le brevet qu’il souhaite déposer soit délivré, une délivrance qui a lieu en juillet 1948. En fin de compte, le jeune Américain vend quelques chapeaux radio qu’il avait faits dans son atelier.
Incidemment, Mumford avait prévu de vendre ses chapeaux radio 20 $ pièce, une somme qui correspond à environ 455 $ en devises de 2024. Wah!
Vous savez quoi, ami(e) lectrice ou lecteur, pourquoi ne pas voyager plus loin dans le temps? Êtes-vous prêt(e)?
Un des chapeaux et coiffures futuristes présenté(e)s à une vaste foule féminine parisienne chic en novembre 1945 dans la boutique de chapellerie et coiffure ouverte par un sculpteur / modiste français aujourd’hui oublié du nom de Jean-Pascal Lorriaux est, vous l’aurez deviné, un chapeau radio. À l’exception de l’antenne, tous les éléments du poste de radio sont cachés dans cet élégant couvre-chef en velours noir. L’antenne est astucieusement cachée dans une longue plume de queue de faisan, par exemple.
Aimeriez-vous regarder une courte vidéo de langue française sur ce chapeau radio, ami(e) lectrice ou lecteur vidéophile? Inutile d’en dire plus..
Et non, je doute que Hoeflich soit tombé sur ce chapeau radio en particulier.
Croiriez-vous qu’un chapeau radiotéléphone peut, je répète peut, être un des nouveaux types de couvre-chefs pour hommes présentés dans le cadre de la Mostra del cappello futurista, une exposition de chapeaux futuristes inaugurée à Milano / Milan, Italie, en juin 1933, par le père fondateur du futurisme, le célèbre écrivain / éditeur / poète / soldat / théoricien de l’art italien Filippo Tommaso Emilio Marinetti?
Voyez-vous, fin février, Marinetti et trois autres futuristes éminents publient un Manifesto futurista del cappello Italiano, appelant à l’inclusion de chapeaux futuristes dans un défilé de mode qui n’a finalement pas eu lieu. Et oui, le susmentionné chapeau radiotéléphone est un des 20 nouveaux modèles de chapeaux mentionnés dans le manifeste.
Le futurisme, soit dit en passant, est un mouvement artistique / culturel / littéraire / musical / théâtral italien d’avant-garde lancé en février 1909. Les futuristes admirent / aiment / glorifient la force, la guerre, la jeunesse, la nation, la race, la science, la vitesse, la violence, etc. Ils admirent / aiment / glorifient aussi les automobiles, les aéronefs et tout ce qui représente le triomphe technologique de l’humanité, enfin, le triomphe des hommes en fait compte tenu de leur mépris pour tout ce qui est féminin, sur la nature et ce qu’elle représente.
Votre humble serviteur osera-t-il demander si une partie, sinon toute cela vous semble familier? Trop controversé, dites-vous (tapez-vous?), ami(e) lectrice ou lecteur sage? Vous avez probablement raison. Je n’oserai pas.
Incidemment, le Partito politico futurista, fondé par Marinetti en février 1918, fusionne avec les Fasci Italiani di Combattimento fondés en mars 1919 par Benito Amilcare Andrea Mussolini, une brute pompeuse et futur dictateur bouffonesque mentionné depuis août 2018 dans plusieurs numéros de notre blogue / bulletin / machin. Comme vous le savez, les Fasci Italiani di Combattimento deviennent le très peu ragoutant Partito nazionale fascista en novembre 1921.
Votre humble serviteur est également tombé sur un article dans un numéro de juillet 1933 de Le Monde Ouvrier / The Labour World, un hebdomadaire bilingue publié à Montréal, Québec, qui est plus ou moins le porte-parole officiel du Conseil des métiers et du travail de Montréal. Cet article mentionne que certains membres de la Metropolitan Police de Londres, Angleterre, doivent recevoir de nouveaux casques contenant des postes de radio dissimulés. À part une référence à un article en ce sens cité en mai 1933 par un quotidien londonien, votre humble serviteur n’a trouvé aucune information sur ces chapeaux radio.
Avons-nous atteint le fond de notre puits temporel, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur? Euh, non. À cet égard, ce qui suit pourrait vous intéresser…
Et non, outre le fait que le chapeau radio en question aurait été filmé à Paris, France, au plus tard en mars 1931, votre humble serviteur n’a aucune information sur ce couvre-chef. Ceci étant dit (tapé?), ce chapeau radio peut être l’idée de 1930 d’un ingénieur vivant à Berlin, Allemagne.
Un modiste de San Francisco, Californie, fabrique un chapeau radio en mars 1925, mais même ce couvre-chef n’est pas le premier que j’ai découvert. Et en voici la preuve…
Trois exemples de chapeaux radio quelque peu inefficaces, assemblés à Paris, France. Les antennes de ceux de gauche et droite sont cachées dans leurs aigrette et armature. Anon., « La mode féminine connaîtra-t-elle le chapeau T.S.F.? » Sciences et voyages, 25 septembre 1924, 4.
Les trois chapeaux radio français en question ne fonctionnent peut-être pas très bien. Quoi qu’il en soit, aucun d’entre eux ne semble avoir dépassé le stade de la démonstration.
Nathan Fleishman et son chapeau radio, Philadelphie, Pennsylvanie. Anon., « Things Scientific – Youth Designs Novel ‘Radio Hat.’ » The Pathfinder, 9 juin 1923, 6.
On pourrait probablement dire la même chose du canotier électronique achevé au plus tard en mai 1923 par Nathan Fleishman, né Natan Fleishman, un Polono Américain de 15 ans vivant à Philadelphie. L’antenne de ce couvre-chef est un parapluie.
Croiriez-vous qu’un Américain du nom de Robert R. Troxell crée un chapeau radio à partir d’un canotier en 1922-23? Et le voici…
Un souriant Robert R. Troxell soulevant son chapeau radio alors qu’il prend la pose, Chicago, Illinois, je pense. Anon., « Personal and Pertinent – Talking Through a Radio Hat. » The Hat Industry, mai 1923, 71.
Un petit commerce américain, l’Atlas Radio Shop de Chicago, en Illinois, produit apparemment quelques-uns de ces couvre-chefs au cours du printemps et de l’été 1923.
Et n’oublions pas H. Vincent Day, 18 ans, de Londres, Angleterre, qui complète un chapeau haut de forme radio qu’il porte avec des écouteurs, et ce au plus tard en mai 1922. Pour citer un journal de l’époque, des mots traduits ici, « Il est étrange de voir le tube à vide du sans-fil briller dans les tréfonds d’un respectable chapeau de soie et de savoir qu’il capte ces vagues mystérieuses qui font vibrer sans cesse le monde. »
Parlant (tapant?) de mystère, celui que votre humble serviteur aimerait vraiment élucider concerne une brève citation tirée de quelques numéros de quotidiens français parues entre juin et novembre 1923. Voyons ce que le romancier / journaliste français Albert Marie Paul Henry Sazerac de Forge, mieux connu sous le nom de Henry de Forge, avait dit (tapé?) :
Cette année, s’il faut en croire les journaux d’outre-Atlantique, c’est le chapeau « T.S.F. » qui fait fureur […].
Mais, voici mieux encore : on nous annonce du Canada la radiobague. Cette fois nous demandons à voir le prodigieux appareil pour y croire.
Si la nouvelle est confirmée, nous avons affaire, une fois de plus, à un record sensationnel des petites ondes.
Une radiobague, une radiobague canadienne rien de moins. Wah!
Un hic potentiel dans cette histoire qui n’a laissé aucune trace dans la presse canadienne tient au fait que de Forge est à l’origine de quelques coups fumants avant 1923. Un exemple suffira.
En mars 1910, œuvrant de concert avec l’écrivain / journaliste français Rolland Maurice Lecavelé, mieux connu sous son nom de plume de Roland Dorgelès, de Forge présente un tableau aux responsables du Salon des indépendants, organisé par la Société des artistes indépendants,. Le dit tableau, intitulé Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique, de l’illustrement inconnu maître à penser d’un nouveau courant artistique italien, l’École excessiviste, est automatiquement accepté.
Quelques jeunes peintres crient au génie devant l’incroyaaable œuvre du peintre italien Joachim Raphaël Boronali (Gioacchino Raffaele Boronali?). D’autres ont des réserves.
Un honorable marchand d’œuvres d’art de passage à Paris, un certain Baudricourt, ayant fait quelques commentaires légèrement désobligeants, Boronali s’offusque et lui présente un cartel. Si, si, un cartel. Boronali intime à Baudricourt qu’il devra se rétracter ou s’excuser s’il ne veut pas être provoqué en duel. Votre humble serviteur ne peut pas dire si cet événement est réel ou mis en scène.
Si la vérité commence à sortir un tantinet de son écurie vers la fin mars, le gros de l’histoire ne fait de même que vers le… 1er avril, quand le bimensuel satirique français Fantasio révèle, avec photographies et constat d’un huissier à l’appui, que Boronali est un vieux bourriquet nommé Lolo. Cet Equus asinus avait peint certains éléments de Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique à l’aide d’un pinceau attaché à sa queue. Je ne plaisante pas, et en voici la preuve…
L’âne Lolo en train de peindre certains éléments de la peinture Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique. L’humain de Lolo, Frédéric Gérard, mieux connu sous le nom de Père Frédé, tenancier du célèbre cabaret Au Lapin agile de Paris, France, lui donne un morceau de carotte pour activer l’appendice caudal de ce vieil Equus asinus. Le Peintre exigeant, « Boronali – Aliboron. » Fantasio, 1er avril 1910, 599.
Après avoir touché le fond de notre puits temporel, je pense, revenons à notre histoire.
Victor Theodore Hoeflich portant fièrement un chapeau radio Man from Mars. Anon., « Sun Hat Has Built-In Radio. » Popular Science, juin 1949, 119.
Fort du succès de son bonnet à hélice, Hoeflich espère vendre environ 5 millions d’exemplaires de son chapeau radio.
Disponible dans une variété de couleurs destinées à plaire aux grands (blanc, beige, gris, gris bleu et gris vert, je pense) et moins grands (bleu lavande, cerise chimérique, chartreuse, flamant rose, jaune serin, rose, rose blush, rouge vif, tangerine et turquoise, je pense), les dits chapeaux radio ont fait basculer la balance à un pesant 340 grammes environ (environ 12 onces). Et oui, toutes les versions sont plus ou moins imperméables même si elles sont en carton, je pense, même s’il faut se demander si les tubes à vide montés à l’extérieur sont friands d’eau de pluie.
Incidemment, les dits tubes à vide peuvent être recouverts d’une mince couche de plastique pour réduire le risque de blessure s’ils sont endommagés ou cassés.
Est-ce du scepticisme que je vois sur votre visage, ami(e) lectrice ou lecteur? Vous ne croyez pas que le chapeau radio Man from Mars peut être rouge vif, n’est-ce pas? Eh bien, permettez-moi de stimuler vos relais synoptiques avec quelques certains empreintes de données sensorielles. Et oui, je paraphrasais Deanna Troi, conseillère de vaisseau et capitaine de corvette, je pense, citant le capitaine de corvette Data Soong. (Bonjour, EP, EG et SB!)
Un chapeau radio Man from Mars rouge vif typique. Anon., « The Radio Hat. » Radio-Electronics, juin 1949, couverture.
Croiriez-vous que la jeune personne représentée sur cette couverture de magazine n’est nulle autre que la modèle / actrice (cinéma, télévision et théâtre) américaine Hope Elise Ross Lange, alors âgée d’environ 15 ans et demi?
Une bonne partie du poids du chapeau radio provient bien sûr de l’équipement radio, à savoir les susmentionné(e)s paire de petits tubes à vide et antenne cadre, ainsi qu’un bouton de réglage situé à l’extérieur et un écouteur, sans oublier une doublure souple sur laquelle les composants électroniques du poste radio sont fixés, à l’intérieur du chapeau.
Parlant (tapant?) de cette doublure souple, je pense comprendre qu’un rabat ou tampon en carton isolant peut avoir séparé les composants électroniques du chapeau des cheveux en sueur de l’utilisatrice ou utilisateur. Comme vous le savez, cette sueur pourrait court-circuiter les dits composants.
Les piles (une pile B de 22.5 volts et deux piles A de 1.5 volt, je pense) nécessaires pour fournir le jus nécessaire au chapeau radio sont transportées dans une boîte en carton, elle-même transportée dans la poche de l’utilisatrice ou utilisateur. Un fil rouge, bleu et blanc les relie au chapeau radio. Soit dit en passant, ce bloc d’alimentation pèse environ 225 grammes (environ 8 onces), et… Ne craignez point, ami(e) lectrice oui lecteur, ce degré de tension n’est pas suffisant pour blesser une personne portant un chapeau radio. Il aurait probablement fait mal, cependant.
On dit que le chapeau radio est très efficace lorsqu’il est utilisé à l’extérieur. Ceci étant dit (tapé?), il fournit une bonne réception lorsqu’il est utilisé à l’intérieur de bâtiments à ossature de bois et une réception passable lorsqu’il est utilisé dans un bâtiment à ossature d’acier.
Incidemment, Hoeflich peut, je répète peut, avoir envisagé la possibilité de développer une version de son chapeau radio dans laquelle les tubes à vide seraient invisibles, tandis que les antenne et bouton de commande seraient situés sous le bord du couvre-chef.
À première vue, encore une fois, le chapeau radio est disponible en taille unique, ce qui peut être un peu inconfortable pour un(e) petit(e) humain(e) intéressé(e) par cette pièce d’équipement. Ceci étant dit (tapé?), encore une fois, le chapeau contient un bandeau anti-transpiration réglable qui permet aux utilisatrices et utilisateurs à petite caboche de porter notre chapeau, comme on peut le voir ci-dessous.
Un jeune Edward Donegan de New York, New York, écoutant, euh, quelque chose. L’unique écouteur est clairement visible, tout comme la taille du chapeau radio par rapport à celle de la tête de son jeune utilisateur. Anon., « Music Wherever He Goes. » Edmonton Bulletin, 28 mars 1949, 1.
Parlant (tapant?) de gens avec des petites têtes, votre humble serviteur aime vraiment l’image suivante...
Un jeune humain écoutant, euh, quelque chose. Pour citer hors contexte et en traduction 2 lignes de la populaire chanson de 1972 (!) Sunny Days du groupe de rock canadien Lighthouse, « Il n’y a rien de mieux au monde, vous savez, que de s’étendre au soleil avec sa radio. » Anon., « Tout un orchestre dans un chapeau mais la musique n’adoucit pas toujours les mœurs ». Regards, 9 septembre 1949, 15.
Et vous avez une question, n’est-ce pas, ami(e) lectrice ou lecteur économe? Combien coûte cette merveille technologique, vous demandez-vous? Seulement 7.95 $ ÉU, plus taxes, une somme qui correspond à environ 145 $ en devises de 2024. Une somme insignifiante comparée au prix des chapeaux radio que le susmentionné Mumford envisage de vendre, mais je digresse.
Soit dit en passant, les habitants du lointain territoire d’Hawaï doivent débourser 9.50 $ ÉU, une somme qui correspond à environ 175 $ en devises de 2024, pour avoir le privilège de posséder un chapeau radio Man from Mars.
Une utilisatrice ou utilisateur de chapeau radio habitant les étendues sauvages de New York aurait pu écouter les émissions d’environ 10 à 15 stations. Une ou un autre habitant les étendues sauvages du territoire de l’Alaska n’aurait pas eu autant de chance. Voyez-vous, l’équipement du chapeau radio Man from Mars a apparemment une portée effective d’environ 32 kilomètres (environ 20 miles).
Croiriez-vous que certains couples d’adolescents américains accordent leur casque de radio sur la même station, mettent leurs écouteurs dans leurs conduits auditifs et guincher toute la nuit dans des bars?
Un jeune couple comme celui que nous avons a vu au début de cet article, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur romantique? Euh, j’imagine que oui.
En fait, afin de trouver ma bête intérieure, comme Stuart, Kevin et Bob dans le populaire long métrage d’animation de comédie américano-français de 2022 Les Minions 2: Il était une fois Gru, et préparer la 2ème partie de cet exaltant article, je pense que le moment est venu de conclure la 1ère partie du dit article, n’êtes-vous pas d’accord?
Et oui, cette 1ère partie était très longue et quelque peu dépourvue de sérieux. Suis-je désolé, me demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur? Pas vraiment. Pour paraphraser, hors contexte, le musicien / compositeur autrichien Joannes Chrysostomus Wolfgangus Theophilus Mozart, mieux connu sous le nom de Wolfgang Amadeus Mozart, dans le long métrage biographique dramatique américain Amadeus de 1984 (!), les gens qui tentent de populariser la science et la technologie ne devraient pas être tellement loin de nous qu’ils ch*ent du marbre!