« Attirer la progéniture d’Adam » afin de lui faire « Acheter des fruits impériaux d’ici et d’outremer » – L’édition de 1929 de l’Imperial Fruit Show et le rôle joué par le Dominion du Canada dans cet événement britannique majeur, partie 1
Aimez-vous les pommes, ami(e) lectrice ou lecteur? L’antihéros et sombre filou de la très populaire série américaine de films fantastiques et surnaturels Pirates des Caraïbes, le capitaine Hector Barbossa, aimaient beaucoup ces fruits délicieux. De fait, pouvez-vous deviner ce qu’il commencerait par faire une fois la malédiction qui l’affligeait lui et son équipage soit levée? Déguster tout un cageot de pommes!
S’il est vrai que l’aventure d’aujourd’hui dans le monde de la science, de la technologie et de l’innovation ne comportera rien d’aussi radical, la vérité est que nous allons nous gaver d’une histoire fruitée impliquant la 9ème édition de l’Imperial Fruit Show, qui se tient à Birmingham, Angleterre, entre les 25 octobre et 2 novembre 1929.
Enfilez vos bottes de sept décennies de voyage dans le temps, ami(e) lectrice ou lecteur, et prenez-vous une pomme, une pomme Fameuse / Fameuse du Canada / Snow White peut-être ou, comme ce cultivar est également appelé, une pomme Snow Apple / Pomme de neige, et… Oui, vous pouvez en prendre deux.
Je reconnais la main de mon honorable et toujours curieuse / curieux ami(e) lectrice ou lecteur pointant dans l’éther. Y a-t-il une différence entre une variété et un cultivar, demandez-vous? Une splendide question. Pour faire court, un phénomène rare dans ces régions, je l’admets, une variété est une variante naturelle d’une espèce. Un cultivar, en revanche, est une variante artificielle d’une espèce, une variante développée par des gens pour exprimer des traits souhaitables, et…
Oui, vous avez tout à fait raison, ami(e) lectrice ou lecteur aux yeux de lynx, les fruits dans le panier placé devant une musicienne anglaise au milieu de la vingtaine devenue actrice montante, Mary Godwin, dans son rôle de Miss Canada à l’Imperial Fruit Show, sont en effet des pommes Fameuse du Québec. Vous avez lu la légende sur la couverture du magazine que vous avez vue il y a quelques instants, bon pour vous.
Est-ce que ce cultivar est vraiment « la favorite de la table royale, en Angleterre, » demandez-vous? Euh, je n’en ai simplement aucune idée.
Incidemment, le magazine dans lequel votre humble serviteur a trouvé l’illustration au cœur de ce numéro de notre incroyaaable blogue / bulletin / machin, autrement dit Le Terroir, est l’organe officiel de la Société des arts, sciences et lettres de Québec, Québec, un organisme apparemment bien plus intéressé par les lettres et les que par les sciences, un choix typique des élites laïques présentes au Québec à l’époque.
La Société des arts, sciences et lettres et son porte-voix voient respectivement le jour fin 1917 et début 1918. La première est officiellement dissoute en 1978, plus de 3 décennies après la disparition de Le Terroir, mais revenons à notre histoire.

Lady Phyllis Maud Griffith-Boscawen, née Dereham, capturée par un photographe alors qu’elle cloue une boîte de pommes au ‘Daily Mail’ Imperial Fruit Show, Londres, Angleterre. Elle est l’épouse sudafricaine britannique du ministre de l’Agriculture britannique. Sir Arthur Sackville Trevor Griffith-Boscawen, 64 ans, avait épousé sa secrétaire personnelle, 27 ans, sa seconde épouse, à la mi-août 1921. Anon., « Great Fruit Show. » The Daily Mirror, 29 octobre 1921, 6.
Pour autant que votre humble serviteur puisse le dire, le premier Imperial Fruit Show ouvre ses portes à Londres, Angleterre, fin octobre 1921 et accueille son dernier visiteur début novembre. Cet événement est organisé par un grand quotidien britannique, un quotidien résolument conservateur et impérialiste en fait, le Daily Mail de Londres, en collaboration avec le Ministry of Agriculture, la National Farmers’ Union et diverses associations britanniques de producteurs de fruits.
Ce salon est également connu sous le nom de ‘Daily Mail’ Imperial Fruit Show.
La plupart des fruits exposés au Crystal Palace, un gigantesque espace d’exposition en fonte et verre plat, sont des fruits produits par des arbres dits Malus domestica, autrement dit des pommiers domestiques / communs. Pas moins de 10 000 emballages de pommes britanniques et canadiennes sont exposés. Wah!
Croiriez-vous que les 2ème et 3ème prix pour des pommes de table sont décernés à des producteurs de Colombie-Britannique, tandis que le 3ème prix pour 20 boîtes de n’importe quelle variété culinaire est décerné à un producteur de l’Ontario?
Aussi tentant que cela puisse être, je ne vais pas vous casser les pieds en énumérant tous les prix remportés par des pommes canadiennes lors des éditions ultérieures de notre salon.
De rien.
Un petit don serait très apprécié. Une ou trois bouteilles d’une bière belge rare feraient parfaitement l’affaire.
Si vous pouviez trouver une ou trois bouteilles de Westvleteren 12, une bière trappiste ambrée foncée et extra forte (10.2 % d’alcool) brassée par des moines de la Sint-Sixtusabdij Westvleteren, près de... Westvleteren, Belgique, fort possiblement la bière la plus rare et la plus convoitée sur notre grosse bille bleue, votre humble serviteur aurait une dette éternelle envers vous, mais je digresse.
À ce qu’il semble, une organisation connue sous le nom d’Imperial Fruit Show Limited de Londres se charge d’organiser chaque édition de l’Imperial Fruit Show assez tôt dans le jeu. Les dits salons sont soutenus par les principaux fabricants britanniques de produits à base de fruits et par l’industrie fruitière britannique.

Une grande publicité pour les pommes canadiennes publiée par une organisation (gouvernementale?) que votre humble serviteur n’a pas encore identifiée, et ce afin de faire connaître les fruits exposés à l’édition 1938 de l’Imperial Fruit Show, qui se tient à Bristol, Angleterre. Anon., « –. » The Western Daily Press and Bristol Mirror, 3 novembre 1938, 4.
Incidemment, le dernier Imperial Fruit Show a lieu fin octobre et début novembre 1938, à Bristol, Angleterre. Et oui, il y a des piles et des piles de pommes canadiennes exposées.
Si, si, le dernier. Voyez-vous, l’édition 1939 de l’Imperial Fruit Show est annulée peu après le début de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1939. Ce grand salon ne réapparaît pas après la fin de cet horrible conflit.
Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur extrêmement bien informé(e), le Commissaire du commerce des fruits du gouvernement canadien entre septembre ou octobre 1933 et un certain point en 1939, William Bramwell Gornall, peut être impliqué dans la création de la publicité publiée dans The Western Daily Press and Bristol Mirror que nous avons vue il y a un instant.
Maintenant, ami(e) lectrice ou lecteur impatient(e), vous et moi savons toutes et tous deux que le sujet que nous allons étudier aujourd’hui n’est ni l’édition de 1921 de l’Imperial Fruit Show, ni celle de 1938. Nenni. Chère / cher ami(e), nous sommes réuni(e)s ici aujourd’hui pour examiner l’édition 1929 de l’Imperial Fruit Show et, plus précisément, le rôle joué par le Canada dans cet événement qui se tient à Birmingham, plus précisément dans le Bingley Hall, le premier (1850) hall d’exposition spécialement construit au Royaume-Uni. Commençons-nous?
Et non, ami(e) lectrice ou lecteur trop romantique, Bingley Hall n’a pas été nommé d’après l’aimable, beau, expansif, gai, insouciant, jeune, modeste et riche Charles Bingley, un des principaux protagonistes d’Orgueil et Préjugés, un roman publié anonymement en anglais en janvier 1813 par la romancière anglaise Jane Austen.
Les premières mentions de l’édition 1929 de l’Imperial Fruit Show, un événement soutenu par le Ministry of Agriculture britannique, l’Empire Marketing Board et les départements / ministères de l’agriculture de Dominions et de colonies / dépendances / protectorats britanniques, que votre humble serviteur a pu découvrir sont publiées en janvier 1929. Et non, ami(e) lectrice ou lecteur agitant un drapeau, le Canada n’est pas mentionné dans ces articles de journaux.
Pour répondre à la question qui n’a pas encore coalescé dans votre petite caboche, l’Empire Marketing Board est créé en mai 1926 pour promouvoir le commerce au sein du Commonwealth / Empire et encourager les consommatrices et consommateurs britanniques à acheter des articles qui y sont produits.
Étant donné son statut de plus grand salon de fruits sur notre grosse bille bleue, l’Imperial Fruit Show offrirait aux visiteuses et visiteurs des tonnes et des tonnes de fruits séchés, frais, conservés et confits de tout le Commonwealth / Empire, soit environ 285 tonnes métriques (environ 280 tonnes impériales / environ 315 tonnes américaines) de fruits si on en croit une source contemporaine. Des fraises australiennes, des groseilles à maquereau sud-africaines, des mangues indiennes, des pommes canadiennes bien sûr, et bien plus encore.
Incidemment, votre humble serviteur est intrigué par la mention de fraises australiennes dans un article de journal britannique du début de 1929. Voyez-vous, l’Australie étant dans l’hémisphère sud de notre planète, fin octobre et début novembre là-bas sont équivalents à fin avril et début mai dans l’hémisphère nord. Sachant qu’il faut environ 6 semaines pour voyager, par bateau bien sûr, de l’Australie à l’Angleterre, les producteurs de fraises australiens auraient-ils pu récolter des fruits mûrs début octobre, et encore moins fin septembre? Maintenant que j’y pense, serait-il même concevable d’envoyer des fraises fraîches d’Australie en Angleterre par bateau?
Le journaliste qui a écrit le susmentionné article est-il trop enthousiaste? Ou fait-il référence à des fraises séchées, conservées ou confites? Je ne saurais tout simplement pas dire. Désolé.
Et non, envoyer ces délicieuses fausses baies / faux fruits / fruits accessoires / fruits complexes / pseudofruits d’Australie en Angleterre par aéronef n’est pas une option à la fin de 1929. Les premiers vols passagers réguliers entre ces deux régions du monde n’ont lieu qu’en avril 1935. Un voyage aller simple dure 12 jours et demi, soit dit en passant. Quoi qu’il en soit, passons à autre chose, et…
Vous êtes perplexe, n’est-ce pas, ami(e) lectrice ou lecteur? Eh bien, une fausse baie est un fruit dont la chair ne se développe pas à partir des ovaires des fleurs d’une plante. Pouvons-nous passer à autre chose maintenant? Merci.
Le fait que l’édition 1929 de l’Imperial Fruit Show a lieu fin octobre et début novembre signifie que les pommes d’Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande, trois pays situés dans l’hémisphère sud de notre planète, ne sont pas encore mûres, ce qui aide certainement les arboriculteurs canadiens et britanniques dans leur quête de prix, et…
Les différentes éditions de l’Imperial Fruit Show ont-elles lieu pendant l’automne pour maximiser la probabilité que les producteurs de fruits du Royaume-Uni gagneraient des prix, demandez-vous, ami(e) lectrice ou lecteur? Votre humble serviteur est choqué par un tel cynisme. Nous savons tous que les Anglais sont impartiaux, et…
Que dire du fait que les voûtes du British Museum, à Londres, sont pleines à craquer d’objets acquis plus ou moins éthiquement / légalement / violemment au bon vieux temps de l’empire, demandez-vous? Euh, n’allons pas par-là, d’accord?
Ceci étant dit (tapé?), votre humble serviteur doit admettre que vous pourriez vouloir chercher une série télévisée documentaire dont le titre parle de lui-même, à savoir Stuff the British Stole, en français des trucs que les Britanniques ont volé. Un contenu très intéressant.
D’accord, d’accord, il semble que l’édition 1928 de l’Imperial Fruit Show, qui se tient à Manchester, Angleterre, du 19 au 27 octobre, est organisée pour répondre aux besoins des producteurs anglais. Il s’avère que ces producteurs de fruits ne sont pas trop, trop heureux. Voyez-vous, les dates choisies tombent au plus fort de leur période de commercialisation.
Remettant sur les rails le train de la pensée qui a déraillé avec les susmentionnées fraises australiennes, il faut mentionner que les fruits ne seraient pas les seuls items exposés lors de l’Imperial Fruit Show, et… Non, je doute fort que des tomates y soient exposées, et ce même si la tomates est en fait une baie, tout comme l’aubergine et… le concombre (Beurk!).
Ceci étant dit (tapé?), il y a, euh, des pommes de terre en exposition Je sais, je sais, que puis-je dire (taper?). Il y a des pommes de terre en exposition lors de l’édition 1929 de l’Imperial Fruit Show. Allez comprendre. Incidemment, ces tubercules caulinaires sont exposés dans le présentoir de fruits de l’Irlande du Nord.
Et oui, ami(e) lectrice ou lecteur, il y a aussi des concombres (Re-beurk!) en exposition, sans parler de miel de Nouvelle-Zélande et d’Australie ainsi que du vin de cette dernière.
Parlant (tapant?) de... concombres, les êtres humains sont en fait essentiellement des concombres avec de l’anxiété, une pensée que vous avez mise sur ma route, ami(e) lectrice ou lecteur, et merci pour cela. De fait, votre humble serviteur peut actuellement prouver cette affirmation. Un concombre typique est composé d’environ 95 % d’eau, alors qu’un Homo sapiens typique est composé d’environ 55 à 60 % d’eau. En quoi consistent les 35 à 40 % manquants selon vous, hummm, sinon en anxiété?

Une version légèrement recadrée, désolée pour ça, d’une photographie montrant une machine de calibrage des pommes exposée lors de l’édition 1929 de l’Imperial Fruit Show, à Birmingham, Angleterre. Anon., « Imperial Fruit Show – Huge London Blaze. » Birmingham Gazette, 23 octobre 1929, 12.
Comme votre humble serviteur le disait (tapait?), les fruits ne seraient pas les seuls articles exposés lors de l’Imperial Fruit Show de 1929. Nenni. Le travail effectué par quelques stations de recherche britanniques serait également mis en avant. En outre, le Ministry of Agriculture, oui, le britannique, organiserait des démonstrations d’emballage et calibrage des fruits, et ce, avec les outils les plus récents disponibles. De fait, une machine de calibrage capable de calibrer environ 100 000 pommes par jour serait exposée en action. Oui, la machine dans la photographie que nous venons de voir.

Un des arbres fruitiers, un pommier dans ce cas-ci, qui est transporté à Birmingham, Angleterre, pour toute la durée de l’Imperial Fruit Show. Anon., « At the Imperial Fruit Show. » Birmingham Gazette, 25 octobre 1929, 4.
Certains arbres fruitiers sont même transportés à Birmingham, très soigneusement bien sûr, pour toute la durée du salon. Expédiés depuis les Long Ashton Research Station et East Malling Research Station, en Angleterre, ces arbres seraient utilisés pour illustrer diverses approches de culture, fumure et taille des dits arbres.
Remarquez, un pommier d’une dizaine d’années est exposé en l’air avec son énorme système racinaire bien en vue. La préparation de ce montage avait bien sûr nécessité le retrait minutieux d’une hénaurme quantité de terre avant que l’arbre ne soit transporté.
On attend beaucoup d’un élément central du salon connu sous le nom de Palace of Beauty situé dans les murs du Bingley Hall. Ce pavillon, entouré d’un jardin et décoré avec art, doit abriter 8 montages. Chacune d’elles mettrait en scène une jeune et séduisante Homo sapiens portant un costume en rapport avec le montage qu’elle représente.
Et oui, vous l’aurez deviné, un concours serait organisé pour savoir qui est la plus belle ou beau de toutes. Le plus beau montage, je pense.
Incidemment, une de ces jeunes femmes britanniques porte un kimono. Je sais, je sais, allez comprendre. Une autre jeune femme incarne Ygieía / Hygie, la déesse grecque de la santé, de la propreté et de l’hygiène. Elle peut, je répète peut, être le joli minois du kiosque de W. & T. Avery Limited, un fabricant anglais de machines à peser basé à... Birmingham.
Miss Canada, jouée par la susmentionnée Godwin, représente le Canada. Cette appellation n’est cependant que son nom de scène. Le nom de naissance de Godwin est Guinevere Goodman. Elle naît à Londres, Angleterre. Votre humble serviteur ne sait malheureusement pas quand Godwin / Goodman naît. Pour citer Rubeus Hagrid, le demi-géant qui occupe les postes de garde-chasse et gardien du pensionnat mixte écossais connu sous le nom d’École de magie et de sorcellerie de Poudlard, désolé pour ça.
Une brève digression si je peux me le permettre. Votre humble serviteur est tombé sur une Guinevere Eileen Goodman, née à Londres, qui a 6 ans en avril 1911, lorsque le recensement britannique de 1911 est effectué. Une personne portant ce nom passe son examen d’enseignement du piano à la Royal Academy of Music en décembre 1924. Je soupçonne fortement que cette femme et Mary Godwin sont une seule et unique personne, mais revenons à notre histoire.
Pour citer John Forsyth Smith, le Commissaire du commerce des fruits du gouvernement canadien, des mots traduits ici.
Le kiosque canadien montre une vue d’un verger, avec une pente herbeuse devant, sur lequel le mot ‘Canada’ est dessiné avec des pommes, des feuilles d’érable et un pommier portant plusieurs fruits figurant aussi dans le schéma de décoration.
Vêtue d’un joli costume bleu fait d’un matériau duveteux, Godwin est assise sur un côté du kiosque, sur une chaise rustique, avec un tas de magnifiques pommes constamment renouvelées à ses pieds. Et oui, la pile de pommes est décimée parce que Godwin donne une pomme à beaucoup d’enfants qui passent.
Le kiosque canadien est à ce point charmant que de nombreux journaux publient une photographie montrant une Godwin tout sourire régnant sur son domaine. Oui, fort possiblement la photographie au tout début de cet article.
Incidemment, le choix du nom de scène par Godwin n’est pas un simple hasard. Nenni. Comme vous le savez, la romancière anglaise Mary Wollstonecraft Godwin est l’épouse du poète / philosophe romantique radical anglais Percy Bysshe Shelley. Mary Shelley, comme on la connaît aussi, écrit le roman épistolaire gothique mondialement connu Frankenstein, ou le Prométhée moderne, publié anonymement en anglais en janvier 1818, mais revenons à notre histoire.
Maintenant, croiriez-vous que Hagrid et une personne qui m’est très chère sont nés le même jour de la même année? Que dites-vous de ça? Que dites-vous de ça? Désolé, je digresse.
Le Palace of Beauty est une des attractions populaires destinées à contrer le fait que la puissance d’attraction d’un salon des fruits typique auprès du grand public n’est pas trop grande. Après tout, ami(e) lectrice ou lecteur, combien de présentoirs de pommes pourriez-vous observer sans vous lasser?
Les autres attractions qui accompagnent le Palace of Beauty sont une salle de danse contiguë au et ouvrant sur le bâtiment principal du salon et les Savoy Orpheans, un orchestre de danse formé en 1928 qui ne doit pas être confondu avec le (très?) supérieur orchestre de danse Savoy Orpheans formé en 1923 au Savoy Hotel, un hôtel de luxe situé à Londres, mais je digresse. Encore.
Soit dit en passant, les responsables du kiosque canadien au salon décident de tirer profit de la probable popularité de la salle de dance pour organiser un concours. À un moment déterminé chaque jour, la musique s’arrêterait et une personne compterait le nombre de pommes présentes dans un grand panier. La ou les personnes qui auraient en main le bon billet remis à l’entrée, un billet dont le numéro correspond au nombre de pommes dans le panier, remporteraient un prix.
En juillet 1929, des journaux britanniques annoncent que chaque personne visitant l’Imperial Fruit Show repartirait avec un petit paquet ou sac contenant des fruits (citrons verts, oranges, pamplemousses ou pommes, ainsi que des fruits en conserve, par exemple) du Royaume-Uni, ainsi que d’autres endroits, des endroits qui comprennent apparemment des Dominions comme la Nouvelle-Zélande, le Canada, l’Australie et l’Afrique du Sud, sans parler, peut-être, de territoires britanniques comme les Antilles britanniques et la Malaisie britannique.
Et oui, les écolières et écoliers qui visitent l’Imperial Fruit Show repartiraient également avec un petit paquet ou sac contenant des fruits.
Au total, une proposition coûteuse, et ce à une époque où la période de prospérité de l’après-Première Guerre mondiale du Royaume-Uni est terminée, du moins pour la classe ouvrière britannique.
Remarquez, on pourrait soutenir qu’un bon pourcentage des fruits et produits à base de fruits consommés au Royaume-Uni en 1929 est englouti par des membres des classes moyenne et supérieure, qui se portent bien mieux que leurs compatriotes de la classe ouvrière, merci mille fois. Et vive le capitalisme.
La cerise sur le gâteau, et une que peu de gens auraient pu prédire bien sûr, est le krach de 1929 qui bastonne le monde à partir du Jeudi noir, le 24 octobre 1929. Et oui, l’Imperial Fruit Show accueille sa première visiteuse ou visiteur le lendemain. Tout un timing…
Ceci étant dit (tapé?), des journaux britanniques annoncent également que, contrairement aux années précédentes peut-être, certains des fruits exposés par tous les exposants, soit environ 3 000 emballages, seraient vendus aux visiteuses et visiteurs, bien qu’en petites quantités, par des membres de la Birmingham Retail Fruiterers’ Association, je pense, et ce à des prix normaux.
Avec environ 100 tonnes métriques (environ 100 tonnes impériales / environ 110 tonnes américaines) de pommes sur place, il y aurait beaucoup de fruits à vendre.
Incidemment, certains des fruits en question proviendraient de l’Ontario, de la Nouvelle-Écosse et de la Colombie-Britannique. Incidemment, encore, le montage de cette dernière province est organisé et pris en charge par son nouveau commissaire du marché, le politicien anglo-canadien Thomas George Coventry.
Votre humble serviteur présume que le premier représentant commercial des fruits de l’Ontario remplit une tâche similaire. Il est intéressant de noter que le récemment nommé Andrew Fulton exerce ses fonctions au nom du gouvernement de la province et de l’Ontario Fruit and Vegetable Growers’ Association de Toronto, Ontario. Si vous voulez savoir, Fulton avait auparavant occupé le poste de chef de la Division des marchés de la Direction générale des fruits du ministère de l’Agriculture du Canada.
Comme lors des éditions précédentes de l’Imperial Fruit Show, les présentoirs canadiennes compteraient parmi les plus grands et les plus attrayants, avec peut-être plus d’entrées que jamais auparavant.
Comme leurs homologues d’Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande, les producteurs de fruits canadiens considèrent ce salon comme une excellente occasion, sinon la meilleure, de faire connaître leurs produits aux acheteuses / acheteurs et consommatrices / consommateurs britanniques.
Remarquez, la possibilité de remporter un des prix en argent vaut la peine d’être envisagée.
Soit dit en passant, les prix en espèces pour les concours auxquels les fruiticulteurs du Commonwealth / Empire peuvent participer s’élèvent à 1 000 £, voire 1 500 £, des sommes qui correspondent à environ 96 000 $ et 144 000 $ en devises de 2025.
Incidemment, la forte présence du Canada à l’Imperial Fruit Show ne passe pas inaperçue aux États-Unis. Des producteurs de pommes du Massachusetts espèrent que cette présence canadienne stimulerait l’appétit des consommatrices et consommateurs britanniques pour tous les types de fruits, y compris les pommes cultivées dans cet état.
Avant que je ne l’oublie, certains fruits produits par des producteurs originaires du Royaume-Uni, ainsi que de Dominions comme la Nouvelle-Zélande, le Canada, l’Australie et l’Afrique du Sud, sans oublier de territoires britanniques comme les Antilles britanniques et la Malaisie britannique, sont exposés dans un grand espace aménagé par l’Empire Marketing Board. Cette grande surface peut en fait être un pavillon, situé, je pense, dans les murs du Bingley Hall.
Votre humble serviteur a le sentiment que les gouvernements du Canada, provinciaux et / ou fédéral, couvrent les coûts de transport des tonnes et tonnes de fruits canadiens à travers l’océan bleu, vers la bonne vieille Angleterre.
Il est intéressant de noter que divers fruits néo-zélandais conservés en chambre froide en Angleterre depuis le printemps 1929 seraient exposés, peut-être dans une section du salon réservé aux chambres froides. De fait, il semble que des poires, pommes et prunes cultivées au Royaume-Uni seraient également exposées au même endroit.
Le présentoir combiné de fruits et légumes de saison présentée par deux établissements d’enseignement exclusivement féminins, le Studley Horticultural and Agricultural College for Women, près de... Studley, Angleterre, et le Swanley Horticultural College, près de... Swanley, Angleterre, serait également digne d’intérêt.

Deux des individus qui sont considérés, des mots traduits ici, comme étant « en grande partie responsables du succès des présentoirs de fruits canadiens », à savoir George E. McIntosh, commissaire des fruits du Dominion, à gauche, et William Richard Motherwell, ministre de l’Agriculture du Canada. Croiriez-vous que le succulent tas de pommes au centre de cette image est composé de… McIntosh Reds? Anon., « Not Cannon Balls, But Canadian Apples. » Edmonton Journal, Magazine Section, 26 octobre 1929, 2.
Deux des individus qui sont considérés, des mots traduits ici, comme étant « en grande partie responsables du succès des présentoirs de fruits canadiens » sont George E. McIntosh, commissaire des fruits du Dominion, et William Richard Motherwell, ministre de l’Agriculture du Canada.
Si votre humble serviteur peut exprimer une opinion, les personnes qui cultivent, récoltent, emballent, chargent, transportent, déchargent, transportent, exposent, etc. les fruits en question sont plus susceptibles d’être « en grande partie responsables du succès des présentoirs de fruits canadiens. »
La fascination qu’ont eue et continuent d’avoir de nombreuses personnes, souvent des Homo sapiens blancs, hétérosexuels et chrétiens, pour les soi-disant grands hommes, qui sont le plus souvent des Homo sapiens blancs, hétérosexuels et chrétiens morts, trop souvent responsables de la mort d’un grand nombre de personnes, a eu et continue d’avoir de sérieuses limites. Des facteurs culturels, économiques, politiques, religieux et sociaux plus larges ont tendance à être bien plus importants, et...
Euh, pour clarifier, ni McIntosh ni Motherwell ne tombent dans le type de grands hommes mortifères décrit il y a quelques secondes.
Parlant (tapant?) de grands hommes, une expression comme le pharaon Khnoum Khoufwy a construit la grande pyramide me fait p*ss*r de rire. Imaginez ce bon pharaon portant un à un les quelque 2 300 000 de blocs de pierre qui composent cette structure. En supposant qu’il ait régné pendant environ 45 ans, Khnoum Khoufwy aurait porté 140 blocs par jour, tous les jours, chaque bloc pesant environ 2 600 kilogrammes (environ 5 750 livres) en moyenne. Pas de congé, pas de vacances.
Ce travail herculéen aurait nécessité beaucoup de potion magique, et… Potion magique? Panoramix?? Astérix??? Rien?! Vraiment? Soupir…
Il serait peut-être temps de terminer la première partie de cet article, n’est-ce pas, ami(e) lectrice ou lecteur? Votre esprit serait-il en train de vagabonder, je me demande?
À la semaine prochaine.